Le protestantisme, dégénérescence du christianisme, ne répond même plus à la définition d’une « religion », puisqu’il n’a pas de sacrifice. Il n’est plus qu’un système idéologique. On pourrait dire, pour employer une formule moderne, qu’il est « la religion de la sortie de la religion ». — Extrait d’un prône de l’abbé Pie.
En effet, dirai-je à l’hérétique, le sacrifice est l’acte nécessaire, essentiel de la religion.
Or, si l’oblation eucharistique (i.e. la messe) n’est pas un véritable sacrifice, il faut donc dire que la religion chrétienne n’a pas de sacrifice, par conséquent n’est pas une religion. Car je cherche vainement où est le sacrifice du Christ. Les sacrifices des animaux, ils sont abolis. Le sacrifice de la croix, il n’a été offert qu’une fois. Ce n’est pas là un sacrifice ordinaire, un sacrifice quotidien.
Or si l’oblation de l’autel n’est qu’une ombre, qu’un souvenir, comme un souvenir, une figure ne sont pas la matière d’un sacrifice réel et véritable, il faut dire que l’Église de Jésus-Christ n’a pas de sacrifice.
Les juifs, par conséquent, étaient plus riches que nous, puisque nous voyons chez eux des sacrifices réels, des immolations véritables. Le culte des païens eux-mêmes obtenait à plus juste titre que nous le nom de religion, puisqu’ils avaient des sacrifices tels quels, plus ou moins défigurés.
Mais le christianisme n’est pas même un culte, puisqu’il manque du caractère constitutif de tout culte. C’est ainsi que le protestantisme, en niant le sacrifice de la messe, a cessé d’être une société religieuse, et n’est plus devenu qu’une société de raisonneurs, dont il faut reléguer les doctrines parmi les utopies et les systèmes.
Abbé Louis-Edouard Pie (1815-1880), Prône sur le saint sacrifice de la messe, 16 octobre 1842,
cité dans Le Sel de la Terre n°95, p.286.
Du Cardinal Pie sur le protestantisme, voir aussi :