Mesdames, mesdemoiselles,
Réunion du 6 juin
Par cette lettre nous continuons à vous tenir au courant de notre modeste travail de promotion de la modestie et de la charité chrétiennes.
De temps en temps nous entendons une objection de la bouche de dames et demoiselles (qui ont quelques difficultés à garder la modestie), selon laquelle, nous (les prêtres, les religieux…), nous exagérons l’importance de la tenue extérieure chez le sexe faible, avec tout notre « arsenal » de mesures (au-dessus, au-dessous), qui remontent aux années soixante du siècle précédent (c’est à dire à nos grand’mères),…et d’ailleurs, que cette « obsession » serait caractéristique au genre masculin (et les religieux, les prêtres restent toujours des hommes…).
Que répondre à ce reproche ?
Le mieux est de laisser la parole à une dame. C’est ce que nous avons fait lors de la dernière réunion de la Société de Jésus couronné d’épines. Ainsi l’une des membres a accepté de dire quelques mots au sujet du féminisme. Elle s’est servie de la conférence de M. Lagrave « Le féminisme contre la famille », donnée aux Journées Jean Vaquié, en 2014.
Voici le résumé.
Le féminisme est une utopie qui veut supprimer toute distinction entre l’homme et la femme. Celle-ci doit être un homme, ce qu’elle ne sera jamais ! On aboutit ainsi à la destruction de la nature propre de la femme. Elle en est malheureuse. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Plus de la moitié des 70000 à 90000 hospitalisations suite à une tentative de suicide concerne les femmes [1]. En broyant ainsi la femme, c’est l’homme, l’enfant et la famille, et donc toute la société qui sont attaqués.
Le plan est diabolique et hideux, tout opposé à celui de Dieu, qui est tout en harmonie.
La Genèse nous dit que Dieu créa l’homme à son image : « Il les créa mâle et femelle ». Ce qui sous-entend une unité de nature, mais une distinction de genre, non pour s’opposer, mais pour être complémentaire, et donner à l’autre ce qu’il n’a pas : la femme est l’aide merveilleuse et indispensable de l’homme pour participer à l’œuvre créatrice de Dieu. Dans le plan divin, chacun est à sa place : l’homme étant le chef protecteur, et l’épouse, la conseillère avisée. Le diable, en singe de Dieu, selon Saint Augustin, va inverser cet ordre, en séparant ce que Dieu a uni et en unissant ce que Dieu a séparé, avec l’invention du mythe de l’androgyne (homme et femme en même temps).
Pour arriver à son but, le diable va se servir des organisations féministes : celles-ci vont affirmer vouloir libérer « la femme esclave de l’odieux mâle blanc et chrétien ».
Platon, déjà dans La République prônait la destruction de la famille en préconisant la communauté des biens et des femmes, et des enfants. Ces idées passèrent chez les gnostiques et les manichéens. Elles furent obligées de se terrer durant le Moyen-Age, période de chrétienté, s’il en est, et de profond respect de la femme. C’est au XVIIIème siècle, que ces idées mortifères réapparaissent chez les élites de la société décadente. Citons Dom Deschamp (O.S.B), protégé par Voyer d’Argensson et par le duc de Choiseul qui reprend les idées de Platon, en autorisant en plus l’inceste, le marquis de Sade, Morelly ou Adam Weishaupt, fondateur des Illuminés de Bavière, qui sont de la même veine !
Les femmes ne sont pas en reste : Olympe de Gouges (1748-1793), courtisane, milite pour un pacte civil qui doit remplacer le mariage ; Théroigne de Mericourt, prostituée et émeutière de le Révolution prône la liberté sans frein. Elle aurait été l’inspiratrice d’Eugène Delacroix, pour son tableau « la liberté guidant le peuple », par son habitude de se dépoitrailler.
Ces femmes sont les figures de proue du féminisme, à tel point que Mme le Maire de Paris (A. Hidalgo) a proposé qu’Olympe de Gouges entrât au Panthéon. Elles furent des « idiotes utiles » entre les mains de la franc-maçonnerie.
« Corrompons la femme avec l’Eglise » écrivait un des grands chefs des Carbonari, dans une lettre d’août 1838. En 1821 est créée une première vente de Carbonari, et peu après un magazine féminin voit le jour. Ce dernier prône une telle licence des meurs que le public féminin est dégoûté par un tel programme et refuse de suivre ces femmes.
La franc-maçonnerie va agir de manière plus subtile, en se servant du code civil. Ce dernier dispose en son article 1124 : « les personnes privées de droit juridique sont les mineurs, les femmes mariées, les criminels et les débiles mentaux ». Rappelons que ce code a été élaboré en grande partie par Portalis, franc-maçon notoire. Cet article est une véritable régression par rapport au statut de la femme sous l’Ancien Régime, et spécialement au Moyen-Age.
Face à cette réelle injustice, la franc-maçonnerie va développer la revendication féministe et les idées mortifères. Le franc-maçon Léon Richer trouvera en Maria Deraismes une collaboratrice d’envergure. Celle-ci va se lier avec Mme Blavastsky (1831-1891), fondatrice de la société de théosophie, qui lutte pour un syncrétisme à base de bouddhisme et d’hindouisme, désireux d’une société sans race, ni credo, ni sexe, ni caste, ni couleur. Cette société théosophique attire de nombreuses personnalités féminines qui n’ont qu’un seul but : « Avant tout combattre Rome et ses prêtres, lutter partout contre le christianisme, et chasser Dieu du Ciel » [2].
En janvier 1894 est créé, grâce à ce mouvement féministe, le Droit Humain, société maçonnique mixte qui va lancer des campagnes pour corrompre l’enfant par la mixité de l’école, les femmes par la diffusion de ses idées par la littérature, le théâtre et la grande presse.
Les chiffres montrent l’efficacité de leur tactique : augmentation du nombre de divorces, d’unions libres et de naissance d’enfants naturels, qui représentaient à Paris un tiers des naissances.
Après le divorce, les artisans du « bonheur de l’humanité » vantent la contraception (Léon Blum) et l’avortement.
La suite est logique, c’est l’eugénisme, prôné par Charles-Robert Richer (1850-1935), membre de la Grande Loge Ecossaise. Hitler n’a fait que suivre les directives de ce professeur de physiologie et prix Nobel de médecine en 1913.
S’il était besoin de prouver encore que c’est la Franc-maçonnerie qui est à l’origine de la destruction de la société, écoutons les propos triomphants du Docteur Pierre Simon, Grand-Maître de la Grande Loge de France :
« Qu’on le sache bien, la société contraceptive succédant à la société abortive, différera totalement de la nôtre : à changer notre attitude et notre comportement devant la vie, n’y voyant plus un don de Dieu, mais un matériau qui se gère, c’est l’avenir tout entier que nous faisons basculer » [3].
L’ennemi est puissant, en effet, mais Dieu est tout-puissant !
Gertrude von Le Fort a évoqué en termes magnifiques l’éternel féminin, et celles qui refusent le rôle que Dieu leur a donné :
« Le dévoilement de la femme brise toujours son mystère. La femme, qui s’est refusée au don de soi, même sur le plan des sens, mais qui se consacre au plus misérable de tous les cultes, celui de son propre corps, et cela au milieu d’une effroyable détresse de ses contemporains, cette femme atteint un degré de déchéance qui détruit le dernier lien qui peut la rattacher à sa vocation métaphysique. Ici, ce n’est plus le visage enfantin et insignifiant de la vanité féminine qui fait face, mais celui de cette face commune et hallucinante, visage qui représente le contraire de l’image divine, le masque sans visage de la sexualité féminine. Ce masque, ce n’est même pas celui du prolétaire bolchevique défiguré par la haine et la faim : il est la véritable emblème d’un monde moderne sans Dieu » [4].
(Fin du résumé)
Merci beaucoup au membre de notre société pour cet éclaircissement.
Prochaine réunion
La prochaine réunion aura lieu le Samedi le 5 septembre, après la Messe de 10 heures (donc à 11 heures environ), dans la salle Notre-Dame des Anges.
Vous pouvez aussi y invitez vos connaissances qui seraient intéressées au sujet de la modestie. Pendant cette réunion nous continuerons l’étude du livre « La modestie chrétienne » par Dom Bernard Maréchaux. Nous en sommes au chapitre 10. Sainte Françoise Romaine, réformatrice de la société de son temps.
N’hésitez pas à nous communiquer vos questions ou remarques au sujet de cette lettre, des conférences ou de la Société de Jésus couronné d’épines. Vous pouvez aussi faire des propositions de sujets qu’il vous semble nécessaires de traiter pendant nos réunions.
N’oubliez surtout pas votre petit engagement quotidien, c‘est à dire l’invocation Notre-Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous, un Ave Maria, et à nouveau Notre-Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous…et bien sûr de donner toujours un bon exemple de la modestie chrétienne dans la tenue extérieure.
Au pied de l’autel et de l’Immaculée : Frère Hyacinthe-Marie O.P.
[1] – Chiffres de l’institut de veille sanitaire publiés le 14 septembre 2014 et parus dans le magasine La Croix de la même date.
[2] – Propos d’Annie Besant, en 1880, lors du congrès des libres penseurs, à Bruxelles.
[3] – De la vie avant toute chose – Paris Mazarine 1979- p 221-222.
[4] – Gertrude Von Le Fort, La Femme Eternelle.