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Toussaint de l’Ordre dominicain

Fêté le

12 novembre

MESSE : Gaudeamus

Introït : « Réjouissons-nous dans le Seigneur en célébrant ce jour de fête à l’honneur de tous les saints dont la solennité réjouit les Anges et leur fait louer tous ensemble le Fils de Dieu. – Justes, soyez joyeux dans le Seigneur : aux cœurs droits il revient de le louer ».

Oraison : « Dieu, qui avez daigné enrichir l’Ordre des Prêcheurs d’une nombreuse famille de saints et couronner en eux merveilleusement les mérites héroïques de toutes les vertus, accordez- nous de suivre leurs exemples, afin que nous soyons unis, dans le ciel, par une fête perpétuelle, à ceux que nous fêtons aujourd’hui sur terre en une seule solennité ».

L’Ordre de Saint-Dominique est un Ordre de saints. Le bienheureux Patriarche a répandu dans sa famille, dans le monde entier et à travers tous les siècles, son esprit vivifiant. Un Ordre vit de la grâce capitale de son Fondateur. Cette grâce en saint Dominique fut immense. Dès son vivant, dans une vision célèbre, il contempla avec ravissement, sous le manteau virginal de la sainte Vierge, une multitude infinie de ses enfants. Parmi eux, quatorze sont glorifiés dans l’Église militante, sans compter de nombreux Bienheureux qui se succèdent à travers les siècles. Famille joyeuse, famille lumineuse, car tous portent sur leur front l’étoile merveilleuse qui irradiait le front de leur Père. Saints et Saintes, Bienheureux et Bienheureuses ont tous ce trait lumineux de la race. Ce sont des âmes de lumière, comme l’âme de leur Père, des âmes de joie comme était saint Dominique lui-même. Quand on a l’honneur de servir Dieu, on doit le servir dans la joie. Et le caractère très pénitentiel des saints dominicains n’enlève en aucune façon cette joie de l’âme. Ils souffrent joyeusement. Cette joie, cette lumière les rendent aimables.

Épître de saint Paul aux Corinthiens, II, c. 6. « Frères, montrons-nous de vrais ministres de Dieu, avec beaucoup de patience, dans les tribulations, les nécessités de la vie, les angoisses, les plaies, les prisons, les séditions, les labeurs, les veilles, les jeûnes ; dans la pureté, la science, la longanimité, la bonté, l’Esprit-Saint ; dans la charité sans feinte, la parole de vérité, la puissance de Dieu. Montrons-nous les vrais ministres de Dieu, par les armes de la justice, à droite, et à gauche, dans l’honneur, et dans la mauvaise réputation ; dans l’infamie et le déshonneur, tenus pour imposteurs et cependant véridiques, pour des gens obscurs ou des gens connus, comme des condamnés à mort et toujours vivants, comme des gens frappés qu’on n’a pu tuer, comme des affligés dont la joie demeure toujours, comme des pauvres qui cependant enrichissent beaucoup d’autres, comme des gens qui n’ont rien et qui possèdent tout. »

Tableau merveilleux de la vie chrétienne qui s’adapte point pour point à la vie dominicaine joyeuse au-dessus de tout et malgré tout.

Graduel : « Tous les saints, craignez le Seigneur, car rien ne manque à ceux qui le craignaient. Ceux qui recherchent le Seigneur, ne seront privés d’aucun bien. »

Alléluia, Alléluia : « Les Saints jugeront les peuples, ils· seront au-dessus d’eux leur roi régnera éternellement ».

Évangile selon saint Matthieu, c. 19. : « En ce temps-là, Pierre dit à Jésus : voici que nous avons tout quitté pour vous suivre, quelle sera donc notre récompense ? Jésus leur dit : En vérité je vous le dis, vous qui m’avez suivi, au jour de la résurrection, quand le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa majesté, vous serez assis également sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël. Et quiconque quittera sa maison, ses frères, ses sœurs, ou son père, ou sa mère, sa femme, ou ses enfants, ou ses champs à cause de mon nom, recevra le centuple et possédera la vie éternelle. »

Le centuple promis, même dès ce monde, ce n’est ni la richesse, ni la puissance, ni rien de purement humain. C’est la joie d’être dans la vérité de Dieu, de posséder en soi-même cette joie et de la répandre autour de soi. Et il se trouve qu’ayant tout quitté de la terre, on reçoit de Dieu, par le ministère de vérité et de joie que l’on exerce sur les âmes, un centuple d’influence, de consolation, de réconfort, même de secours matériels. C’est comme la revanche du cœur de Dieu : Vous serez, dit saint Paul, comme des gens qui ne possèdent rien, et cependant vous posséderez tout et vous pourrez déverser sur les autres les biens que vous recevrez. Il en fut ainsi et il en est toujours ainsi pour les vrais religieux. Et puis, après cette vie périssable, le bien suprême, la vie éternelle couronne tous les abandons, tous les renoncements.

J’admire l’étonnement de ceux qui, cependant, lisent souvent l’évangile et répètent quelquefois avec peu d’aménité : Les religieux font vœu de pauvreté, laissent leurs biens, leurs familles, et… ne manquent de rien. Précisément parce qu’ils ont foi dans la parole du Maître. Allez, et faites de même, puisque vous trouvez la chose si facile et si agréable. La porte de la vie religieuse est ouverte à tous.

Offertoire : « Dieu est admirable dans ses saints. Le Dieu d’Israël donne à son peuple force et puissance. Dieu soit béni ! »

Secrète : « Seigneur, nous vous offrons les présents de notre piété. Faites qu’ils vous soient agréables pour la gloire de tous vos saints et que, par votre miséricorde, ils nous soient salutaires ».

Communion : « Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, alléluia. Aux cœurs droits il revient de le louer ensemble, alléluia ».

Postcommunion : « Accordez, Seigneur, aux peuples fidèles de se réjouir toujours de la vénération de tous les saints et d’être protégés par leur perpétuelle intercession ».