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Saint Martin (316 – 397)

Fêté le

11 novembre

Évêque 

MESSE : Statuit, sauf ce qui suit :

Oraison : « Dieu, qui voyez que nous ne pouvons subsister par nos propres forces, accordez avec bonté que nous soyons protégés contre toute adversité par l’intercession du bienheureux Martin, votre Confesseur et Pontife ».

L’aveu de notre impuissance est, devant Dieu, notre force. Nous lui disons, comme lui disait le bienheureux pontife Martin : Seigneur, voyez notre impuissance. Ce n’est pas le courage qui me manque, je ne refuse pas le labeur, mais sans vous je ne puis rien.

Martin est né en Pannonie, de parents infidèles. La grâce de Dieu le choisit à son insu, car elle prend les siens où elle veut. Malgré sa famille, il se réfugia dans une église chrétienne. Il n’avait que dix ans. On l’admit parmi les catéchumènes. Soldat sous l’empereur Constance — au IVe siècle — il passa dans les Gaules. Un jour, à Amiens, il rencontra un pauvre sans vêtement, qui lui demanda l’aumône au nom du Christ. Pris au dépourvu, Martin, qui n’avait pas autre chose que ses armes et son manteau, le tailla d’un coup d’épée et en donna la moitié à ce pauvre. La nuit suivante, le Christ lui apparut revêtu de cette part de son manteau et lui dit : Martin, encore catéchumène, m’a revêtu de ce manteau. Et Jésus, comme toujours, quand il désire élever une âme, regarda Martin. Ce regard pénétra au vif dans cette âme droite. Il comprit toute la bonté de Jésus pour lui et se fit baptiser. Il quitta la carrière militaire, se rendit à Poitiers auprès de l’évêque saint Hilaire et se mit sons sa direction. Direction austère et lumineuse qui forma l’esprit et le cœur de Martin.

Ce qui frappe en cet homme extraordinaire, c’est le détachement complet de toutes les choses de la terre et une foi profonde. Fondateur de plusieurs monastères, il en suivait lui-même la rude discipline. Mais sa bonté dominait encore toutes les autres vertus.

Alléluia, Alléluia : « Martin, pauvre et petit, entre riche dans le ciel, il est glorifié par des hymnes célestes ».

Évangile : saint Luc, c. 11. « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Personne n’allume une lampe pour la mettre en un lieu caché ou sous un boisseau. On la place plutôt sur un chandelier afin que ceux qui entrent dans la maison, voient la lumière. La lampe de votre corps c’est votre œil. Si votre œil est sain, tout votre corps sera éclairé ; mais si votre œil est malade, votre corps sera aussi dans les ténèbres. Veillez donc à ce que la lumière qui est en vous ne devienne pas sombre. Si votre corps est entièrement éclairé, sans qu’une seule partie soit ténébreuse, il sera lumineux partout et il vous éclairera comme une lampe éclatante. »

Cet évangile fait allusion à la mort de saint Martin. Après des luttes fortement soutenues pour la pureté de la foi ; après des miracles tellement prodigieux que les peuples se pressaient sur ses pas, Martin, depuis longtemps évêque de Tours, et parmi les évêques des Gaules, le premier en vue, tomba malade à Candes. Dévoré par la fièvre, il ne cessait pas de louer et de prier Dieu. Il se fit mettre sur la cendre pour mourir. Et comme ses disciples le pressaient d’adoucir un peu cette couche, en lui retirant son cilice : Non, dit-il, mes enfants, un chrétien doit mourir sur la cendre, revêtu d’un cilice. Et l’homme de Dieu disait encore : Seigneur, j’ai combattu pour vous, je suis prêt à combattre, tant que vous le voudrez ! je ne refuse pas le labeur. Me voici : que votre volonté se fasse ! Et comme on se pressait autour de lui, il dit : mes enfants, écartez-vous un peu, laissez-moi voir le ciel. Sur la cendre, Martin voulait voir le ciel. Il se disait : Là-haut c’est Jésus que je vais voir. L’ennemi, le mauvais ne trouvera rien en moi qui lui appartienne. Laissez-moi voir le ciel. Martin expira sur cette noble couche. Et lui, qui avait l’aspect si pauvre, rude même, une fois mort, devint resplendissant. Toute la beauté de son âme envahit ses membres. Il était sur cette cendre « plus lucide que le cristal, plus blanc que le lait ». On eût dit que déjà ce corps était paré des splendeurs de la gloire. Laissez-moi voir le ciel ! C’est le dernier cri de saint Martin. Qu’il soit le nôtre ! Toutes les misères de la terre sont comme un nuage sombre qui nous empêche de voir le ciel. Il faut écarter ces ténèbres de la terre, il faut nous dégager de tout l’humain. Que notre œil soit sain, que rien n’arrête sa vision ! Laissez-moi voir le ciel !