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Saint Jean Chrysostome

Fêté le

27 janvier

Évêque, Docteur

Messe : In medio

Oraison : « Seigneur, que la grâce céleste, nous vous en prions, dilate votre Eglise que vous avez voulu illustrer par les glorieux mérites du bienheureux Jean Chrysostome, votre confesseur et Pontife. »

Jean Bouche d’or ! ce pontife au cœur aussi indomptable que sa bouche était éloquente. Disciple du Christ, il ne pouvait supporter les trahisons innombrables de ceux qui prétendaient servir également son Maître. Pour lui, ni empereur, ni impératrice, tous, princes et sujets, des serviteurs du Christ. Et sa parole, cinglante comme un coup de fouet, frappait le visage de l’empereur ou celui de l’impératrice de Constantinople, quand la morale chrétienne était atteinte. Une première fois exilé sur l’ordre d’Eudoxie, dont il avait blâmé hautement l’injustice, il fut rappelé par le peuple, qui trouvait en lui son défenseur. Mais une seconde fois, il dut partir et cette fois il ne revint plus. Sur l’ordre impérial, Jean Chrysostome fut relégué en Arménie. Il mourut en route, véritable martyr de la justice, car il mourut des mauvais traitements que lui faisaient subir les soldats qui raccompagnaient. Quelle tristesse de voir un homme de telle grandeur, entre les mains d’une soldatesque corrompue et barbare.

Mais Dieu pensait à Chrysostome. Il le voyait dans le combat, que vaillamment il soutenait pour son honneur. Il le voyait aussi où il repose aujourd’hui dans la basilique de Saint-Pierre. Il convenait que ce lutteur indomptable prît place auprès du tombeau de Pierre. Et c’est avec émotion qu’on s’agenouille devant le sarcophage qui contient les restes de Chrysostome.

Il est le modèle des champions de la foi et de la morale chrétienne. On ne sert pas Dieu en l’amoindrissant. Et donner aux âmes une foi diminuée ou une morale relâchée, c’est les trahir. Nous avons un riche dépôt, un trésor de vie, donnons-le tel que Dieu l’a donné lui-même, et non pas avec nos compromis humains, nos idées mesquines, nos lâchetés personnelles. Donnons Dieu tel qu’il est dans toute sa vérité. On meurt d’inanition en prenant une nourriture insuffisante. Si beaucoup d’âmes se trouvent anémiées, c’est qu’elles ne reçoivent pas la vraie nourriture divine, mais des doctrines diluées, des préceptes énervés, incapables de vivifier. Ce n’est pas la manière de Jean Chrysostome. Il en mourut, c’est vrai. Mais, après tout, le Christ en est mort aussi.