Confesseur, Docteur de l’Église
Messe : In medio
Grand homme, s’il en fut, par sa science et plus grand encore par sa sainteté. Il est, en Espagne, le Docteur le plus illustre, le maître de saint Ildefonse, le défenseur de la divinité de Jésus-Christ, contre l’arianisme qui dominait parmi les Goths. Grégoire le Grand le regardait comme le rempart de l’Église. Il fit même de lui, quand il eut pris le gouvernement de l’Église de Séville, son vicaire pour toute l’Espagne.
Son activité doctrinale était incessante. Pour maintenir la foi dans les provinces, il fonda de nombreux monastères, foyers de science et de sainteté évangélique. Lui-même ne dédaignait pas d’instruire les disciples qui demandaient ses leçons. Quand il mourut, en prédisant la dévastation de l’Espagne par les Sarrasins, il laissait à ses successeurs et à toute la nation espagnole un trésor de sainteté et de science. Elle lui fut reconnaissante. Son corps était resté, après la conquête de Séville par les Sarrasins, entre les mains de ces infidèles. Ferdinand Premier, roi de Castille et de Léon, le racheta à grand prix et Isidore rentra triomphalement en terre chrétienne. Il fut enseveli à Léon où une église s’éleva dans la suite pour glorifier sa présence.
Saint national de l’Espagne, Isidore n’en est pas moins comme écrivait son disciple, saint Ildefonse, un docteur admirable et un ornement de l’Église universelle. Au moyen-
âge, les écrits de saint Isidore furent en grand honneur et nous les trouvons cités et commentés dans les ouvrages de saint Thomas d’Aquin et des plus illustres maîtres.
Science et sainteté, double couronne qui rend l’homme parfait. La science seule, humaine, a le mérite de ce qu’elle vaut selon la raison, telle quelle elle rend gloire à Dieu, lumière de toute intelligence ; mais son influence sur la perfection morale de la volonté est à peu près nulle. A la science, qui connaît Dieu, il faut joindre l’amour qui s’attache à lui pour lui ressembler. De cette sorte, la lumière et l’amour concourent à rendre l’homme agréable à Dieu. Mais à la science qui vient de l’étude, il faut joindre la lumière intérieure qui est l’œuvre de l’Esprit-Saint. On ne connaît pas Dieu pour l’aimer et on ne l’aime pas pour le connaître davantage sans cette lumière intérieure, don de la miséricorde de Dieu. C’est Dieu qui se révèle pour se faire aimer.