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Saint Étienne († 33)

Fêté le

26 décembre

Diacre, Premier martyr du Christ

LA MESSE

Introït : « Les princes se sont assis pour m’accuser ; les méchants m’ont persécuté. Seigneur, mon Dieu, aidez-moi, car votre serviteur a suivi vos préceptes. – Heureux ceux qui demeurent purs sur leur route, ceux qui marchent en pratiquant la loi du Seigneur ».

Oraison : « Accordez-nous, Seigneur, nous vous en prions, d’imiter ce que nous vénérons, afin que nous apprenions à aimer nos ennemis, en célébrant la naissance au ciel de celui qui a su prier pour ses bourreaux ».

Épitre : Actes des Apôtres, c. 6, 7. « En ces jours-là, Etienne, plein de grâce et de courage, accomplissait des prodiges et faisait de grands miracles devant le peuple. Or, quelques membres de la Synagogue, des Affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins, des gens de Cilicie et d’Asie voulurent entrer en discussion avec Etienne, mais ils ne purent résister à sa sagesse et à l’Esprit qui parlait par sa bouche. En l’entendant, la rage les prenait au coeur et ils grinçaient des dents contre lui.

Mais Etienne, rempli du Saint-Esprit, leva les yeux au ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Il s’écria : je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Ils se mirent à pousser de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Puis, ils se jetèrent furieusement sur lui. Ils l’entrainèrent en dehors de la ville et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs habits aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Ils lapidaient donc Etienne, et lui priait et disait : Seigneur Jésus, recevez mon âme. Il se mit à genoux, et cria d’une voie forte : Seigneur, ne leur imputez pas ce péché. Ce dit, il s’endormit dans le Seigneur. »

C’est le premier sang, mêlé librement, de tout cœur, au sang de Jésus, le premier amour répondant, par la mort, à son amour.

Etienne fut un de ceux que les apôtres choisirent pour le service des agapes, un des sept diacres chargés par eux de cet office. Mais n’oublions pas que la consécration et la distribution de la sainte Eucharistie faisait partie de ces agapes ou repas fraternels. Etienne avait donc un vrai ministère de diacre en assistant les apôtres, dans le service eucharistique. L’Esprit-Saint transfigurait cet homme. Il lui communiquait sa lumière intime et donnait à son amour pour Jésus une vigueur particulière. Lumière et force sont la grâce spéciale des diacres.

Aussi quand les chefs du peuple juif, les Princes des Prêtres, voient l’apostolat d’Etienne, ils sont pris de rage. On ne pourra donc pas le faire taire ! Se taire ! Etienne ne le pouvait pas. Il prêchait par la parole, il prêchait par les miracles. L’Esprit-Saint débordait de lui. On l’arrêta, on le conduisit devant le Grand Conseil, on essaya de l’intimider. Etienne les força à entendre sa profession de foi, profession de foi qui ramenait à Jésus, Sauveur du monde, toute l’histoire du peuple hébreu. Et ses adversaires, furieux, écoutaient ce langage. Au milieu d’eux, Etienne, illuminé par l’Esprit-Saint, rayonnait comme un ange. Que faire ? Cet homme osait leur dire qu’ils étaient dans l’erreur ; qu’ils ne comprenaient rien aux prophéties : que Jésus, crucifié par eux, était le Messie promis. Il fallait le supprimer. Et sans jugement, en une sorte de rage vengeresse, ils le poussent dehors, le lapident comme blasphémateur, pendant que lui, le martyr de Jésus, prie à haute voix pour ses bourreaux.

Leçon suprême de foi absolue, qui pense vrai et dit ce qu’elle pense. A tous Etienne donne cette suprême leçon de foi. Il y ajoute une autre leçon, qui est, tout en détestant l’erreur, tout en souffrant par elle, de pardonner et de prier pour les personnes égarées, même pour ceux qui nous font mourir.

Pardonnez-nous, Seigneur, comme nous pardonnons !

Graduel : « Les princes sont assis, ils m’accusent, et les méchants me persécutent. – Seigneur, mon Dieu, aidez-moi ! Sauvez-moi par votre miséricorde. »

Alléluia, Alléluia. « Je vois les cieux ouverts, et Jésus debout à la droite de Dieu. »

Nous devons vivre sans cesse, les yeux fixés sur la vie invisible. Nous devons, par une foi vive, voir et contempler sans cesse Jésus debout à la droite de Dieu. Debout, il commande, debout, il appelle, debout, il attend chacun de nous. Ne le perdons jamais de vue, si nous voulons vivre comme il faut vivre pour arriver à lui. Comme la fête de saint Etienne suit immédiatement la fête de Noël, on dit la séquence Laetabundus.

SÉQUENCE.

Que le chœur fidèle exulte de joie. Alléluia.

Le sein d’une vierge, ô merveille !

donne le Roi des Rois.

L’Ange du Conseil est né d’une

Vierge, le soleil d’une étoile.

Soleil qui ne connaît point de couchant,

étoile toujours radieuse, toujours éclatante.

Comme l’étoile produit son rayon de lumière,

la Vierge produit son Fils, en la même forme.

L’étoile n’est pas souillée par son rayon,

ni la Vierge par son Fils.

Le cèdre haut du Liban se fait

semblable à l’hysope dans notre vallée.

Le Verbe du Très-Haut a voulu

devenir corps, en prenant notre chair.

Isaïe l’a chanté, la Synagogue le

sait et, cependant, elle n’a point

cessé d’être aveugle.

Si elle ne croit pas à ses prophètes,

Qu’elle croie aux prophètes païens :

Ce fait a été prédit par les

vers des Sibylles.

Infortunée, avance, crois donc

ce qui fut écrit autrefois.

Pourquoi te laisser condamner,

race malheureuse !

Celui que l’Écriture annonce,

regarde-le, il est né ! une

Vierge vient de l’enfanter.

Alléluia.

Évangile Saint Matthieu, c. 23. « En ce temps-là, Jésus disait aux Scribes et aux Pharisiens : Voici que je vous enverrai des prophètes, des sages et des Scribes, et vous tuerez et crucifierez les uns, et vous flagellerez les autres dans vos synagogues, vous les poursuivrez de ville en ville, afin que tombe sur vous tout le sang juste, répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste, jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple, et l’autel. Je vous le dis en vérité, toutes ces choses sont réservées à cette génération.

Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes fils, comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu ! Votre maison deviendra bientôt déserte. Je vous le dis: Vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

Cri de douleur poignante, sorti du cœur de Jésus ! il voit ses apôtres, ceux qu’il forme lui-même, ceux qui viendront après eux, il les voit dispersés à travers le monde, pour y porter les vérités de la foi, pour parler de lui, de son amour, de ses souffrances, il les voit traqués, persécutés, mis hors la loi, emprisonnés, il les voit en but à toutes les horreurs des supplices les plus atroces et, finalement, tués à cause de lui. Ce long cortège des apôtres de la vérité et de l’amour de Dieu part d’Abel le Juste, suit toute l’histoire du monde, sanglant et joyeux, et va jusqu’à la fin des temps, jusqu’au dernier martyr. Défilé splendide, qui arrache des larmes à Jésus, larmes de tristesse et larmes de joie. Et son regard se repose sur Jérusalem qui étale à ses pieds l’orgueil de ses palais. Jérusalem qui va le crucifier lui-même, lui le plus saint et le plus grand témoin de Dieu, Dieu lui-même. Son cœur se gonfle, il lui crie une dernière fois son appel le plus tendre : combien de fois j’ai voulu rassembler tes fils comme les poussins sous l’aile de leur mère, et tu n’as pas accepté, tu m’as repoussé.

Il voit Etienne, son premier témoin de sang, qui bientôt va souffrir et mourir pour lui, et après lui, tant d’autres qui suivront la voie douloureuse …

Aussi, pour encourager ses apôtres, il veut qu’Etienne, en mourant, le contemple de ses yeux à la droite de son Père. C’était lui dire et dire à tous les martyrs de tous les temps : Courage ! Je vous regarde, je vous attends !

Offertoire : « Seigneur, le juste se réjouit en votre force ; il est dans l’allégresse en pensant au salut que vous lui offrez. Vous comblez le désir de son âme. »

 Secrète : « Seigneur, recevez ces offrandes en cette solennité de vos saints. Eux, leur passion les a rendus glorieux, faites que, de même, notre piété nous préserve de toute faute. »

Communion : « Je vois les cieux ouverts, et Jésus debout à la droite de la puissance de Dieu. Seigneur Jésus, recevez mon esprit, et ne leur imputez pas ce péché. »

Comme Jésus, Etienne pardonne à ses bourreaux et prie pour eux. C’est le sacrifice parfait. Il obtint de la bonté de Dieu la conversion d’un adolescent, qui gardait les vêtements de ceux qui le lapidaient. Ce jeune homme jouissait du supplice de ce blasphémateur, car il était animé de l’esprit des Pharisiens. C’était Saul, celui que le Christ Jésus allait bientôt après terrasser sur le chemin de Damas. Saul ou mieux Paul est le fils du sang d’Etienne.

Postcommunion : « Seigneur, que les mystères auxquels nous avons participé soient un secours pour nous, et, par l’intercession du bienheureux Etienne, votre Martyr, qu’ils nous affermissent par votre éternelle protection. »