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Saint Clément († 100)

Fêté le

23 novembre

Pape et Martyr

MESSE

Introït : « Le Seigneur dit : Mes paroles, celles que j’ai placées sur tes lèvres, ne leur manqueront jamais. Tes offrandes seront toujours acceptées sur mon autel. Seigneur, exaucez ma prière. Que le cri de ma voix monte jusqu’à vous ».

Oraison : « Dieu, qui nous réjouissez par la solennité annuelle du bienheureux Clément, votre Martyr et Pontife, accordez-nous avec bonté d’imiter la vertu de courage qu’a manifestée dans son martyre, celui dont nous célébrons la naissance au ciel ».

Clément est un romain, fils d’un sénateur, dont la maison était située dans la basse région du Coelius. On la trouve aujourd’hui au lieu même de l’église de Saint-Clément, non loin du Colisée, dans la rue de Saint-Jean de Latran. IL fut un des premiers disciples du Christ à Rome. Saint Paul cite son nom dans l’épître que l’on va lire.

Épitre : Philippiens, c. 3 et 4. « Frères, soyez mes imitateurs. Ayez les yeux fixés sur ceux qui vivent d’après le modèle que vous avez en nous, Car beaucoup que je vous ai maintes fois signalés et qu’une fois de plus je vous signale en pleurant, beaucoup vivent comme des ennemis de la croix du Christ. Ce sont des gens dont la fin ne peut être que la perdition, qui ont le ventre pour Dieu, qui mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte et n’ont de goût que pour les choses de la terre. Notre vie à nous est dans les cieux d’où nous attendons que vienne notre Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps misérable pour le rendre semblable à son corps glorieux, en exerçant le pouvoir qu’il possède de s’assujettir toutes choses. En conséquence, Frères bien-aimés et si désirés, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés. Je prie Evodia, je supplie Syntiché, de vivre en bonne intelligence, dans le Seigneur. Et toi aussi, je t’en prie, mon fidèle compagnon, viens-leur en aide, car ces personnes, pour l’évangile, ont combattu à mes côtés avec Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont écrits dans le livre de vie. »

Paul pleurait déjà, en pensant à certains chrétiens qui ne conformaient pas leur vie à leur croyance. Quelles larmes verserait-il aujourd’hui sur la masse des chrétiens, sur nous-mêmes ! Heureusement il avait des disciples fidèles, des disciples généreux. Sur ceux-là il pouvait compter. Il les appelle « ses bien-aimés, sa joie, sa couronne ». Et parmi eux il cite Clément. Honneur très grand d’être inscrit par le saint Apôtre, dans « le livre de vie ». Honneur mérité par le dévouement à la cause du Christ de ce romain baptisé. Sa place était tellement éminente parmi les chrétiens de Rome, que Clément fut choisi, à la mort de Clet, pour occuper la chaire de saint Pierre. Et dans le martyrologe du Canon de la Messe on répète tous les jours : « Lini, Cleti, Clementis ». C’est le troisième Pape, après saint Pierre. Organisateur de race, il. confia les sept régions de Rome à sept notaires ou officiers de l’état chrétien, qui avaient pour mission de recueillir avec soin les actes des martyrs et de les mettre en écrit. Mais devenir Pape, c’était se vouer au martyre. Trajan fit reléguer Clément dans la ville de Chersonèse où déjà se trouvaient deux mille chrétiens, condamnés à travailler dans les mines.

Graduel : « Le Seigneur l’a juré, et son serment est immuable : Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisedec. — Le Seigneur dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite. »

Alléluia, Alléluia : « Le juste fleurira comme le palmier ; il se développera comme le cèdre du Liban ».

Trajan a beau envoyer Clément en Chersonèse, il n’en reste pas moins le Pontife suprême. Prêtre il est, prêtre il demeure pour l’éternité, car son sacerdoce est lié à celui du Christ.

Avec les chrétiens, condamnés comme lui, il extrait les blocs de marbre des profondeurs des montagnes, il les scie, il les transporte, il les marque, Mais ces mains qui font ces rudes travaux sont les mains du Prêtre de Jésus-Christ, les mains de son Vicaire, les mêmes mains qui offrent le sacrifice de son corps et de son sang, qui baptisent, qui donnent l’Esprit-Saint, qui consacrent d’autres prêtres.

Évangile : Vigilate…

Offertoire : « Seigneur, vous avez placé Sur sa tête une couronne de pierres précieuses Il vous a demandé la vie et vous la lui avez donnée ».

Clément reçut la couronne « de pierres précieuses ». Au milieu des chrétiens, ses fils, il était comme un père. Il les consolait, il leur parlait de Jésus, il leur montrait au bout de leurs supplices, la béatitude éternelle.

Ces pauvres gens l’écoutaient avec avidité, Un jour l’eau vint à manquer et la soif épuisait ces forçats du Christ. Clément se mit en prières pour obtenir de Dieu ce que les hommes refusaient. Il monta sur le sommet d’une colline et ses yeux émerveillés y virent un Agneau qui de son pied droit marquait une source. Les chrétiens purent étancher leur soif. Cette source, à telle hauteur, parut si merveilleuse que de nombreux païens demandèrent le baptême.

Un agneau, l’Agneau divin, fait jaillir une source d’eau vive. Symbole gracieux du baptême et de la vie nouvelle que le Christ apportait au monde. Les chrétiens furent frappés de cette noble image. Ils la reproduisirent dans les catacombes et plus tard sur les mosaïques qui décorent l’abside des églises romaines. On y voit souvent l’Agneau Vainqueur, au pied duquel l’eau jaillit en abondance.

Mais Trajan n’y fut point sensible. Il ordonna de mettre Clément à mort. On lui attacha une ancre au cou et on le jeta dans la mer. Il y mourut. Mais les chrétiens, pleurant leur Père, se mirent à genoux sur, le rivage. La mer recula de trois milles et laissa à découvert un petit temple où reposait le corps du martyr, et près de lui, l’ancre, instrument de son supplice. Les anges avaient enseveli Clément dans le marbre. Sous le pontificat de Nicolas I, son corps fut transporté à Rome. Il le plaça dars sa propre maison du Coelius, convertie en église. Aujourd’hui encore on l’y vénère avec joie. C’est Saint- Clément, ravissante petite église, qui a succédé à celle de Nicolas I. Église dominicaine depuis de longues années, desservie par des Dominicains Irlandais. Église chère aux Dominicains français, car elle reçut le Père Lacordaire et ses premiers fils. Pas longtemps, c’est là que vint les trouver l’ordre de Grégoire XVI, qui exigeait leur dispersion en plusieurs maisons dominicaines. Le P. Lacordaire était présent. Il arrivait de France, après son fameux discours à Notre- Dame sur la Vocation de la nation française, Je 12 février 1841.

Il ne se laissa pas abattre. Il savait d’où venait la suspicion qui planait sur lui et son œuvre ; il savait aussi que ne travaillant pas pour son propre intérêt, ni pour l’intérêt d’une secte quelconque, mais bien pour l’intérêt exclusif de Dieu, il n’avait qu’à laisser agir la Providence. Avant tout l’obéissance au Pape. Cet acte de soumission, c’est tout ce que voulait Grégoire XVI. En le faisant si spontanément, le Père Lacordaire mettait à nu son âme de saint. li donnait la preuve évidente de l’esprit qui le dirigeait dans son entreprise.

Saint Clément le protégea, l’éclaira, le fortifia lui, qui aux jours pénibles de son pontificat avait connu aussi que rude est le chemin du calvaire. Mais aux cœurs humbles et vaillants la peine est douce. L’Agneau, l’Agneau divin fait jaillir sous son pied la source de toute joie.

Secrète : « Seigneur, sanctifiez ces offrandes que nous vous présentons et, par l’intercession du bienheureux Clément, votre Martyr et Pontife, purifiez-nous de la tache de nos péchés ».

Communion : « Heureux le serviteur que le maître trouve veillant à son arrivée. Je vous le dis en vérité, il lui donnera la direction de tous ses biens ».

Postcommunion : « Remplis par la nourriture de votre corps sacré et de votre sang précieux, nous vous demandons, Seigneur notre Dieu, par l’intercession du bienheureux Clément votre Martyr et Pontife, que le sacrifice offert avec dévotion assure notre rédemption ».