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Saint André († 60)

Fêté le

30 novembre

Apôtre

Jésus passait dans la foule et Jean-Baptiste, le voyant, s’arrêta soudain. Il le regarda, ému jusqu’au fond de l’âme. Lui ! c’est lui ! Et ses yeux le dévoraient de tendresse. Il dit à deux de ses disciples qui étaient près de lui : c’est l’Agneau de Dieu ! Jean, illuminé par le Saint-Esprit, voit Jésus souffrant et mourant pour le salut du monde. Agneau sans défense ! Les deux disciples se mirent à la suite de Jésus. Jésus se retourna, les vit et leur dit : Que voulez-vous ? — Maître, où habitez-vous ? Jésus leur répondit : Venez et vous le saurez. Ils allèrent avec lui et ne le quittèrent que le soir. Or, l’un de ces disciples était André, frère de Simon-Pierre.

C’est la première rencontre de Jésus et d’André. Comme le Maître dut le regarder ! Et ce regard pénétra à fond l’âme d’André. C’était un simple pêcheur, comme son frère Simon, sans fortune, sans instruction, mais de bonne vie, simple et droite.

Peu après, André rejoignit Simon, son frère, et il lui dit joyeux : Nous avons trouvé le Messie. Il présenta son frère à Jésus. Jésus fixa son regard sur Simon : tu es Simon, fils de Jean, lui dit-il, désormais tu t’appelleras Pierre.

Ainsi c’est André qui conduit à Jésus son futur Vicaire.

Que tout cela se fait simplement ! Aucun apparat humain, rien. Un regard, un nom, c’est tout. Mais dans ce regard et dans ce nom passe et demeure la force créatrice de Dieu, Jésus crée ses apôtres, le premier Pape, de rien. Manière exclusivement divine.

LA MESSE

Introït : « Dieu, vos amis sont en grand honneur ; leur puissance s’est fortement établie. — Seigneur, vous m’avez éprouvé : Vous me connaissez assis et debout. »

Oraison : « Seigneur, nous implorons, en suppliant, votre Majesté, afin que le bienheureux apôtre André, qui fut prédicateur et recteur de votre Église, soit de même pour nous un perpétuel intercesseur auprès de Vous. »

Épître : saint Paul aux Romains, c. 10. « Frères, par la foi du cœur on parvient à la justice et par la confession de la bouche au salut, L’Écriture ne dit-elle pas : Quiconque croit en lui ne sera pas confondu. Il n’y a pas, en effet, de distinction entre Juif et Gentil. Il est le même Seigneur pour tous, riche envers tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le Nom du Seigneur, sera sauvé. Mais comment pourraient-ils invoquer celui en qui ils n’ont pas cru ? Comment pourraient-ils croire en celui qu’ils n’ont pas entendu ? Comment pourraient-ils entendre, s’il n’y a personne qui leur prêche ? Comment, prêcheraient-ils, s’ils n’avaient pas été envoyés ? Selon qu’il est écrit : Comme ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent les biens ! Mais tous n’obéissent pas à l’évangile. Isaïe ne dit-il pas : Seigneur, qui croit à notre prédication ? La foi vient donc de la prédication, la prédication de la parole du Christ, Mais je dis : n’ont-ils donc pas entendu ? Allons donc ! Leur voix s’est répandue par toute la terre, leurs paroles ont retenti jusqu’aux extrémités du monde. »

Pour croire en Dieu, il faut le connaître, pour le connaître, entendre parler de lui, mais pour parler de Dieu, dire de Dieu ce qu’il est en lui-même et ce qu’il est pour nous, il faut être envoyé par Dieu. Lui seul se révèle à qui il veut et charge qui il veut de le révéler aux autres. Ce fut l’œuvre du Christ Jésus, l’unique révélateur de Dieu et par lui les apôtres qu’il dispersa dans le monde entier. Heureux et joyeux les jours de la société du Seigneur Jésus ! André, comme votre cœur alors, était en fête ! Vous l’entendiez tous les jours, vous viviez familièrement avec lui, vous le regardiez avec une tendresse admirative. Comme il vous paraissait surhumain de vérité, de bonté, de puissance. Et puis ce fut l’affreuse trahison, l’horrible supplice…. Et vous eûtes peur, André. Vous l’aimiez bien cependant. Le Seigneur ne vous garda point rigueur. Purifié, éclairé, fortifié à la résurrection du Seigneur, rempli de l’Esprit-Saint, André partit à la conquête du monde, Faire connaître Jésus, le faire aimer et servir, ce fut la vie d’André, Son trésor, c’était Jésus, il le porta en Grèce, sur les rives de la Méditerranée. Et comme il était très bon, très doux, il entraîna les foules à sa suite, à la suite de Jésus.

Ce petit pêcheur de Bethsaïde devient un prédicateur éloquent, persuasif, triomphant. C’est qu’il porte en son cœur son trésor de vie, Jésus, son Maître.

Graduel : « Vous les avez établis princes sur toute la terre. Ils se souviennent de votre Nom, Seigneur. — Pour remplacer vos pères, des fils vous sont nés. Les peuples publieront vos louanges. »

Alléluia, Alléluia : « Le Seigneur aima André comme une victime de suave odeur. »

Évangile : saint Matthieu, c. 4. « En ce temps-là, Jésus se promenant sur le rivage de la mer de Galilée, vit deux frères, Simon, que l’on appelle Pierre, et André, son frère qui lançaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs et il leur dit : Suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Avançant, un peu plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère. Ils étaient dans une barque avec Zébédée leur père et réparaient leurs filets. Il les appela. Aussitôt ils quittèrent leurs filets et leur père et le suivirent. »

Jésus passe, il regarde, il parle et on le suit. Qu’y avait-il dans son attitude, dans son regard, dans sa voix ? C’est que lui, il agit au dedans des âmes. Son influence mystérieuse touchait ces volontés simples, droites et les mettait en mouvement. Nous, nous parlons du dehors seulement, lui, il parle au dedans.

Quand son regard se fixe sur lui, quand il lui parle, André laisse tout. Pêcheur d’hommes ? Qu’est-ce à dire ? Il n’en sait rien. Mais la parole du Maître le subjugue. Plus tard, il comprendra. Il dut se voir souvent sur les rives du lac de Tibériade, uniquement préoccupé de la pêche et de la vente du poisson. Puis, à la parole d’un homme, du Fils de Dieu fait homme, ils devient à la lettre pêcheur d’hommes. Il jeta la parole de son Maître à travers les peuples et ses filets se remplirent. Quelle reconnaissance dans ce cœur ! Comme il disait et se redisait avec Paul : Je suis ce que je suis par la grâce de Dieu, par la bonté-de Dieu, qui est venue me chercher si loin, si bas, moi André, pauvre petit pêcheur de Bethsaïde.

Offertoire : « Vos amis, Ô Dieu, sont en grand honneur. Leur puissance s’est fortement établie ».

Secrète : « Seigneur, que la prière sainte du bienheureux apôtre André vous rende agréable notre sacrifice, afin qu’il vous plaise par les mérites de celui en l’honneur duquel nous vous l’offrons solennellement ».

Communion : « Venez, suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. Aussitôt, laissant leurs filets, ils suivirent le Seigneur ».

Postcommunion : « Nous avons participé, Seigneur, aux divins mystères en célébrant joyeusement la solennité du bienheureux André. De même qu’ils sont à la gloire de vos saints, qu’ils achèvent en nous le pardonde votre miséricorde. »

C’est joyeusement qu’il faut célébrer la mort d’André. Ce petit pêcheur de Galilée, transformé par le Christ Jésus, l’a aimé d’un amour immense. Il a vécu pour lui et joyeusement, de toute son âme, il est mort pour lui.

Condamné à mourir crucifié, comme son Maître, André fut ravi d’allégresse. Le peuple, qui l’aimait, car André était bon pour tous, eût pu le délivrer. Mais André s’y opposa. Laissez- moi mourir pour mon Maître ! Laissez-moi rejoindre mon bon Maître ! Et de loin quand il vit la croix qui l’attendait, son cœur ne put se contenir : O bonne croix ! Croix inestimable ! Enfin, te voici, je t’ai longtemps désirée, toi qui vas me rendre à mon Maître. Par la croix il m’a sauvé, par la croix il m’attire à lui, Ô bonne croix ! Et allègrement, André se livra aux bourreaux. Pendant deux jours il agonisa sur cette croix, mais pas un instant sa joie ne fléchit.

Ô bonne Croix ! Puissions-nous comme André, dire à chaque visite de la souffrance, dire du fond du cœur : O bonne Croix ! Lui, il en savait le sens profond, le prix inestimable. Apprenons à son exemple la patience, la joie, la divine espérance qui sont dans toutes les souffrances, Un petit moment, dit saint Paul, une souffrance légère, puis la joie, la béatitude de l’éternité.