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Le Patronage de saint Thomas d’Aquin sur toutes les Écoles Catholiques

Fêté le

13 novembre

Saint Thomas d’Aquin fut proclamé par Léon XIII Patron de toutes les Écoles Catholiques. Ce titre glorieux est comme le sceau officiel de l’Église sur la doctrine du maître. Il en est, comme dit le Pape Pie XI dans son encyclique pour le 6• centenaire de sa canonisation, 18 juillet 1923, le Guide suprême. Aussi ce même Pontife, après tant de ses Prédécesseurs, tous on peut le dire, exalte en des termes magnifiques cette union merveilleuse, en saint Thomas, des deux lumières qui font connaître Dieu et qui se condensent en lui : la lumière plus laborieuse de l’étude, celle qui vient du dehors, et la lumière infuse de !’Esprit-Saint, celle qui vient du dedans par la charité. Les deux sont filles de Dieu, car les deux sont vérité et la vérité est une, qui est Dieu lui-même. Mais la lumière acquise de l’étude, ne peut d’elle-même, par ses propres forces, mouvoir la volonté vers Dieu. On peut être très docte dans les choses divines, très savant en théologie et demeurer loin de Dieu dans son cœur. La lumière de l’étude, seule, prépare les voies à l’amour de Dieu, elle ne le donne pas.

La lumière infuse qui vient de !’Esprit-Saint, sans effort d’intelligence, sans raisonnement philosophique, est plus simple dans son origine et plus profonde dans son action. Elle illumine l’esprit et doucement, suavement, quelquefois avec violence, elle pousse la volonté vers Dieu. Son œuvre est par conséquent plus parfaite que celle de l’étude, car elle illumine à la fois l’esprit et touche le cœur. Mais la perfection totale, suprême est l’union de ces deux lumières. Jamais cette union ne fut plus splendide ni plus intime que dans l’âme de saint Thomas d’Aquin. Elle reflète en elle tous les rayons de la vérité.

Pie XI écrit : « Cette union de la doctrine avec la piété, de la science avec la vertu, de la vérité avec la charité, est singulièrement remarquable dans le Docteur angélique, auquel on attribue comme emblème le soleil ; parce que, en versant la lumière de la science sur les intelligences, il projette aussi la chaleur des vertus dans la volonté. Dieu donc, qui est la source de la sainteté et de la sagesse, semble vouloir nous montrer en Thomas comment toutes les deux s’aident mutuellement, c’est-à-dire comment la pratique des vertus prépare à la contemplation de la vérité et comment la méditation plus profonde de la vérité perfectionne et achève la vertu ».

Saint Thomas est ainsi comme un modèle parfait de lumière et de sainteté pour les étudiants.

LA MESSE.

Introït : « Le Seigneur a ouvert ses lèvres dans l’assemblée des fidèles, il l’a rempli de l’esprit de sagesse et d’intelligence. Il l’a revêtu, d’un vêtement de gloire. – Il a réuni en lui un trésor de joie et d’allégresse ».

Oraison : « Dieu, qui illuminez votre Église par la doctrine merveilleuse du bienheureux Thomas, votre Confesseur et Docteur, et qui la fécondez par sa sainte opération, accordez-nous de comprendre avec notre intelligence ce qu’il a enseigné et de pratiquer en l’imitant ce qu’il a fait »

Lecture du Livre de la Sagesse, c. 7. : « J’ai désiré l’intelligence et elle m’a été donnée. J’ai prié le Seigneur et l’esprit de sagesse est venu en moi. Je l’ai préférée aux royaumes et aux trônes et j’ai jugé que les richesses ne sont rien auprès d’elle. Je ne l’ai point comparée aux pierres précieuses, parce que tout l’or, au prix d’elle, n’est qu’un peu de sable et que l’argent, en sa présence, est regardé comme de la boue. Je l’ai aimée plus que la santé, plus que la beauté. J’ai résolu de la prendre pour lumière, parce que sa clarté ne peut s’éteindre. Tous les biens me sont venus avec elle et j’ai reçu de ses mains des richesses innombrables. Je me suis réjoui en tout, parce que cette sagesse marchait devant moi et j’ignorais qu’elle fût la mère de tous ces biens. Je l’ai apprise sans déguisement et je la communique sans envie. Je ne cache point ses avantages. Elle est un trésor infini pour les hommes. Ceux qui en ont fait usage sont devenus les amis de Dieu. »

Graduel : « La bouche du juste publie la sagesse et sa langue la justice. – La loi de Dieu est dans son cœur : ses pas ne seront pas chancelants. »

Alléluia, Alléluia. « Ô lis radieux orné d’une double couronne de fleurs, Thomas, conduisez-nous au triomphe désiré, par une double prière ».

Double couronne de fleurs : lumière et pureté ! nous demandons à saint Thomas de prier deux fois pour que nous participions à l’une et à l’autre. La pureté conduit à la lumière. Nul plus que lui n’a été limpide dans son âme et dans sa chair et c’est pourquoi nul n’est arrivé si haut dans la lumière. La splendeur du soleil qui brille sur sa poitrine vient de la splendeur du lis qui orne ses mains.La route de la lumière divine est nette, à nous de la suivre.

Évangile selon saint Matthieu, c. 5. « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Vous êtes le sel de la terre. Si le sel est éventé, avec quoi salera-t-on ? Il n’est plus bon à rien, si ce n’est qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds. Vous êtes la lumière du monde. Une ville bâtie sur une montagne ne peut être cachée. On n’allume pas davantage une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la place sur un chandelier afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. De même, votre lumière doit briller devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. Ne croyez pas que je suis venu pour détruire la loi ou les Prophètes, je ne suis pas venu pour les détruire, mais bien pour accomplir tout ce qu’ils ont dit. Je vous le dis en vérité : jusqu’à ce que le ciel et la terre disparaissent, pas un iota, pas un accent ne sera supprimé de la loi, tout doit être accompli. Celui donc qui supprimera le moindre des commandements et enseignera ainsi les hommes, sera jugé le plus petit dans le royaume des cieux. Mais celui qui les pratiquera et les enseignera tous, sera jugé le plus grand dans le royaume des cieux. »

La parole du Maître trouve sa plénitude d’efficacité dans saint Thomas. Qui, plus que lui ou comme lui, est « la lumière du monde ».

Ce que les Apôtres et les Pères ont enseigné, ce que les docteurs et les maîtres ont commenté, saint Thomas l’expose avec une précision merveilleuse. Toutes les clartés se reflètent en lui. De sorte que à lui seul, par la limpidité de ses commentaires, par la sûreté logique de ses conclusions, par l’universalité de sa doctrine, saint Thomas contient tout l’enseignement de l’Église, si bien que l’Église a consacré, canonisé sa doctrine, qu’elle l’a faite sienne – et que, par la voix de ses Pontifes, elle ne cesse de l’imposer aux intelligences. Il est pour elle le Docteur commun, c’est-à-dire le Docteur pour tous, le Docteur universel. Qui s’éloigne de la pensée de saint Thomas, devient immédiatement suspect. Aussi Jean XXII a osé dire, en le canonisant, qu’il avait fait autant de miracles que d’articles. Il est, en vérité, la « lumière du monde ». Et de ce chef, saint Thomas est le plus grand bienfaiteur de l’humanité. La grandeur du bienfait se mesure à ses conséquences. Quelles conséquences plus graves que celles qui dérivent de la connaissance plus certaine, plus profonde, de Dieu ? Connaître Dieu est nécessaire pour l’aimer. Et plus on connaît Dieu, plus on l’aime. Mais alors, le suprême bienfait est celui qui nous fait le plus connaître Dieu. La progression est infinie dans cette connaissance, puisque le terme qui est Dieu est infini lui-même. D’où il résulte que saint Thomas, le Docteur qui nous entraine au plus haut des mystères divins, est par là même le plus magnifique bienfaiteur de l’humanité. C’est lui qui nous donne le bien suprême de la connaissance plus profonde de Dieu, supérieur à tous les biens de la terre, à toutes les sciences de la terre.

Offertoire : « Ma vérité et ma miséricorde sont avec lui ; sa gloire grandira en vertu de mon nom ».

Secrète : « Seigneur, en renouvelant la mémoire de la Passion de votre fils, nous vous demandons que le sacrifice que nous vous offrons en cette solennité du bienheureux Thomas, votre Confesseur et Docteur, vous soit agréable ».

Communion : « Seigneur, vous m’avez confié cinq talents et j’en ai gagné cinq autres. Courage ! bon et fidèle serviteur, puisque tu as été fidèle, en peu de choses, je t’établirai sur des choses plus importantes, entre dans la joie de ton Maître ».

« Tu as bien écrit de moi, Thomas, que veux-tu pour récompense ? – Vous, Seigneur, vous

seul ! ».

Ce que j’ai écrit, disait saint Thomas au sortir d’un de ses ravissements, ce que j’ai écrit sur Dieu, n’est rien. Je ne peux plus écrire, c’est fini. Rien, dit le disciple, tu as bien écrit, dit le Maître. C’est lui le vrai juge. Ce qu’il estime est seul bien. Et l’on peut se demander ce que fut, à l’instant de sa mort, ce qu’est pour l’éternité, la vision béatifique de saint Thomas. Être de lumière sur terre, il est, dans le ciel, un des êtres les plus lumineux, de ceux qui sont proches du trône de Dieu, et déversent en abondance sur les êtres inférieurs la plénitude de leur vision et de leur béatitude. Thomas est entré dans les profondeurs de la joie de Dieu.

Postcommunion : « Seigneur, que cette communion sainte nous réjouisse. Que par l’intercession du bienheureux Thomas, votre Confesseur et Docteur, elle nous fortifie au dedans dans la vertu et nous fasse produire au dehors des œuvres meilleures de piété ».

Au saint Docteur de veiller sur les étudiants catholiques. A lui de les éclairer, de les fortifier dans la foi, de les garder dans la pureté du cœur et de les faire monter vers Dieu par une vie vraiment chrétienne.