MESSE : Gaudeamus
Oraison : « Dieu, qui avez voulu que la bienheureuse Marie, toujours Vierge, temple du Saint-Esprit, fût présentée au Temple en ce jour, accordez-nous par son intercession de mériter d’être présentés un jour dans le temple de votre gloire ».
C’est une pieuse tradition que la Vierge Marie, dès sa plus tendre enfance, fut offerte par ses parents pour le service du Temple à Jérusalem. De nombreuses jeunes filles formaient au Temple comme une confrérie de piété. Ainsi, quand Héliodore veut s’emparer du trésor du Temple, malgré la vive résistance du Grand-Prêtre Onias. toutes les jeunes filles renfermées dans les dépendances du Temple, accourent vers lui pour le consoler ou se mettent aux fenêtres pour voir ce qui va se passer (Lib. Mach. II, c. 3.) : c’était donc une coutume ancienne. L’humble petite Marie se présente à Dieu, pour l’adorer, le louer, le remercier, lui dire tout l’amour de son cœur.
Dans le Temple, Marie se sent plus près de Dieu. C’est là qu’il réside de préférence ; c’est là qu’il reçoit les hommages de son peuple.
Ce fut très beau quand Joachim et Anne présentèrent l’enfant au Seigneur. L’Auguste Trinité était là présente pour la recevoir. Elle, c’est elle ! Celle qui est prédestinée comme la plus belle et la plus sainte des créatures. Celle qui est toute pure, la préférée de Dieu, sans tache. Celle qui bientôt recevra le grand message et sera la mère de Dieu. L’Auguste Trinité la regarde avec tendresse et déjà le Fils de Dieu l’appelle doucement ma mère ! Marie se livre toute à l’influence suave de l’Esprit-Saint. Elle se donne à Dieu de toute son âme. Elle lui consacre son être tout entier. Elle lui dit l’amour infini de son cœur. Ce qu’elle donne, elle ne le reprendra point. Sa vie est à Dieu pour toujours. Don pieux, parce qu’il est vrai. Nous nous donnons aussi à Dieu, de toute la vérité du moment présent, puis, nous fléchissons, puis, nous reprenons, non pas l’essentiel, mais telle ou telle partie de nous-mêmes. Nous avons peine à être toujours à Dieu de tout ce que nous sommes. Et c’est pourquoi notre vérité de vie n’est pas complète, notre paix non plus, qui dépend d’elle. Notre don ne sera parfait, immuable, que dans le ciel. Mais ce sera l’œuvre de la bonté de Dieu plus que la nôtre. Dès cette vie, efforçons-nous d’unir le don de nous-mêmes au don de la sainte Vierge, afin que, par elle, il soit plus vrai, plus entier et, de ce chef, plus agréable à Dieu.
Nous avons raison de fêter ce don de l’humble Vierge Marie, en ce jour de la Présentation, car jamais aucune créature n’a rendu et ne rendra pareil l’hommage d’elle-même au Créateur. C’est le don le plus parfait que Dieu reçoive des êtres créés, le don, par conséquent, qui lui rend la louange la plus parfaite également.