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Bienheureux Jean Liccio (1400 – 1511)

Fêté le

14 novembre

Confesseur, de l’Ordre dominicain

MESSE : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez voulu rendre illustre le bienheureux Jean, votre Confesseur, par une complète abnégation de lui-même et le zèle d’une ardente charité, accordez-nous, par son intercession, de renoncer à toutes les affections de la terre pour vivre dans votre amour. »

Jean Liccio naquit d’une famille pauvre à Caccamo, ville de Sicile, du diocèse de Palerme. A l’âge de six mois il perdit sa mère, et ne put avoir de nourrice à cause de la pauvreté de son père. Nourri uniquement de jus de grenade, il mourait presque de faim, quand une femme charitable le recueillit pour l’allaiter. Or, tandis qu’elle approchait de son mari retenu au lit depuis longtemps par la paralysie, celui-ci retrouva soudain la santé. Dès son enfance Jean s’adonnait avec zèle à la prière, à des jeûnes fréquents, et à la pénitence corporelle. Jeune homme, il fut conduit à Palerme ; là, sur les conseils de Pierre de Jérémie, illustre par sa sainteté, il entra dans l’Ordre des Prêcheurs auquel celui-ci appartenait. Après avoir fait l’apprentissage de toutes les vertus, Jean se lia plus étroitement à Dieu par les vœux solennels. S’étant en peu de temps très soigneusement instruit des Saintes Lettres, il reçut la mission de prêcher. Il remplit cette charge avec une telle éloquence et une telle puissance surnaturelle qu’il arrachait aux endurcis eux-mêmes des larmes de repentir.

Adonné à toutes sortes d’œuvres de charité envers le prochain, il attirait à lui tous les cœurs. Il ne célébrait jamais le sacrifice de la Messe sans pleurer abondamment, tout brûlant de dévotion. Sa piété et sa vénération pour la Vierge Mère de Dieu étaient remarquables. Il intensifia et répandit beaucoup le culte du saint Rosaire. A Caccamo il construisit un couvent de son Ordre, à l’endroit qui lui avait été indiqué par le ciel, et trouva miraculeusement les matériaux nécessaires. Pour réparer un four à chaux qui brûlait depuis deux jours et menaçait ruine, il y entra, et il en sortit indemne. Par sa prière il tarit l’eau qui jaillissait et inondait les lieux ; puis, la construction achevée, il la fit couler à nouveau, et, dans la suite des temps, la source continua d’être pour les habitants un remède très salutaire contre toutes sortes de maladies.

Par sa volonté et sur l’ordre de ses supérieurs, il gouverna longtemps le couvent qu’il avait construit. Il administra très saintement la province dominicaine de Sicile, unissant le zèle pour la stricte observance à une prudence et une charité consommées. Enfin, âgé de près de cent onze ans, au mois de novembre 1511, il mourut dans la plus grande paix, en serrant son crucifix et en faisant des actes d’une intense charité. A cause du grand renom de cet homme de Dieu, renom encore augmenté par de nouveaux et nombreux miracles, il se fit un incroyable concours de peuple, auprès de son corps gardé trois jours sans sépulture.

La sacrée Congrégation des Rites approuva le culte religieux qui dès l’origine lui fut rendu, et qui se continua jusqu’au temps présent ; le Souverain Pontife Benoît XIV concéda le 25 avril 1753, à l’Ordre des Prêcheurs et au clergé de l’Église de Palerme, la faculté de célébrer l’office et la messe du bienheureux Jean Liccio.

Cet homme ne vécut que pour Dieu. Aussi demandons-nous dans l’oraison de nous oublier nous-mêmes, de laisser de côté toutes les attaches humaines, pour ouvrir notre cœur à l’amour de Dieu. Celui qui a compris une fois ce que Dieu est, ne peut plus vivre que de lui et pour lui. Il simplifie son cœur. Il ramène toutes ses affections à l’unité de Dieu. Il aime tout ce qu’aime Dieu, comme Dieu l’aime. Belle unité d’amour, semblable à l’unité d’amour de l’Auguste Trinité.