Martyr de l’Ordre dominicain
MESSE : Laetabitur
Oraison : « Dieu qui avez fortifié la foi du bienheureux martyr, François, par une merveilleuse constance, accordez avec bonté que votre Église, secourue par ses prières, mérite de glorifier partout de nouveaux triomphes de la foi. »
Avec François de Capillas, nous passons en Chine, dont il fut le premier martyr.
C’est un Espagnol, né, au XVIIe siècle, à Baquerin de Campos, au diocèse de Valencia. L’esprit apostolique de saint Dominique l’envahit dès son adolescence. A peine diacre, il demande à se rendre aux Philippines et c’est à Manille qu’il forme son intelligence aux sciences divines et son cœur à la vie religieuse. Il prend cette vie religieuse dans son intégrité. Vie profonde d’âme intérieure, soucieuse de plaire à Dieu en toutes choses et s’aidant pour atteindre ce but de toute la rigueur de la discipline régulière.
C’est ce qui fit de lui, ce qui fit de tant de martyrs de !’Ordre, un religieux oublieux de soi et donné totalement à Dieu. Comment mourir pour Dieu, si, d’avance, dans son cœur on n’est pas mort à tout pour lui ? C’est la première mort, nécessaire à qui veut donner sa vie pour Dieu. Penser à soi dans le sacrifice quotidien de l’Apostolat, avec la menace perpétuelle de la mort sanglante, est chose impossible. La première mort à soi-même répond de la seconde pour Dieu.
François de Capillas fut arrêté en Chine, où il travaillait au salut des infidèles, dans la province de Fo-Kien. Il subit les plus atroces supplices, avec une joie si extraordinaire, que son juge en était stupéfait. Après de nouveaux interrogatoires, déchiré de coups, demi mort, on le traîna en prison. Il y trouva des condamnés à mort, coupables de la pire espèce. Le saint martyr se montra devant eux si patient et si joyeux, si indulgent et si bon, que ces malfaiteurs en furent profondément émus. François les convertit au christianisme et cette prison devint comme un temple à la louange de Dieu. Il fut décapité, après de cruelles tortures, le 15 janvier 1648. Son glorieux martyre inaugure cette longue et magnifique lignée de confesseurs de la foi qui ont arrosé et fécondé de leur sang la terre de Chine.
Défendre la foi par la parole, c’est l’office des docteurs, la défendre par le sang celui des martyrs. La Providence destine les uns et les autres à ce double ministère. Mais tous, qui que nous soyons, qui avons reçu le baptême, nous devons défendre la foi en nous et autour de nous par nos paroles et par nos actes. Un chrétien est responsable de sa foi devant le monde entier. Il doit la confesser hardiment, toujours. C’est le poids du baptême. Qui est baptisé est, de soi, confesseur de la foi, selon la volonté de Dieu.