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Bienheureux Antoine Pavonio (1325 – 1374)

Fêté le

9 avril

Bienheureux Antoine Pavonio

Martyr de l’Ordre dominicain

Messe :
En dehors du Temps Pascal : Laetabitur
Au Temps Pascal : Protexisti

Oraison : « Ô Dieu, qui, pour promouvoir l’unité de la foi, avez donné au bienheureux Antoine, votre Martyr, une force d’âme invincible, accordez-nous, s’il vous plaît, de suivre si bien ses traces que nous obtenions le salut des âmes, qui est le but de notre foi. »

Antoine Pavonio naquit au XIVe siècle, d’une famille noble, à Savigliano, au diocèse de Turin. Dès sa jeunesse, il renonça au monde et embrassa !’Ordre des Prêcheurs. Enrôlé dans cette milice sainte, il tourna toutes ses pensées et tous ses efforts vers l’acquisition des plus hautes vertus et la connaissance des saintes Lettres, pour pouvoir dans la suite mener les combats du Seigneur avec un zèle éclairé. C’est pourquoi, lorsqu’il atteignit la maturité, à cause de la grande réputation de sainteté et de doctrine dont il jouissait, il fut nommé non seulement prieur du couvent de Savigliano, mais encore inquisiteur de la Foi pour la Lombardie du Nord et la Ligurie. Cet office de défense et de propagation de la foi qu’on lui confiait en des temps si calamiteux lui procura des occasions sans nombre de pratiquer la vertu, et on ne le vit jamais y manquer. En effet, par le ministère persévérant de la parole, il corrigea l’ignorance de la loi divine et la corruption des mœurs, habituellement génératrices d’hérésies. Il réprima les erreurs, déjoua les ruses des hérétiques et, victorieusement, les empêcha de disperser le troupeau du Seigneur.

Il plut à la divine bonté de couronner, par la gloire encore plus excellente du martyre, les nombreux mérites d’une vie si sainte et si utile. On rapporte que, grâce à une inspiration divine, le bienheureux connut le fait d’avance et l’annonça. En effet, en 1374, arrivant à Bricherasio, cité appartenant autrefois au diocèse de Turin mais aujourd’hui à celui de Pignerol, en vue de ramener à l’unité catholique les malheureux séduits par les hérétiques, il demanda les services d’un barbier et l’avertit de faire soigneusement la toilette d’un homme invité à des noces qui devaient avoir lieu dans le village. Comme celui-ci objectait qu’aucune noce n’était prévue dans le pays, le saint homme lui dit : Ne sois pas incrédule, car je dis vrai.

Le dimanche suivant, jour octave de la Résurrection du Seigneur, le bienheureux célébra la Messe dans l’église du bourg et, par la parole de Dieu annoncée du haut de la chaire, réfuta les erreurs des hérétiques. Sept d’entre eux, poussés par l’esprit mauvais, se jetèrent, munis d’armes diverses, sur le bon médecin de leurs âmes qui sortait de l’église et allait, le visage joyeux, au-devant du martyre, et sur place ils le massacrèrent horriblement. C’est ainsi qu’après avoir lavé sa robe dans le sang de l’Agneau, il mérita d’avoir part à ses noces.

On rapporte que la dépouille mortelle du martyr, rapportée au couvent de Savigliano, fut illustrée par tant de miracles, qu’au siècle suivant on décida de lui donner une sépulture plus glorieuse. La solennelle exécution de ce dessein revint à son successeur, le bienheureux Aimon Taparelli. Celui-ci, sous les yeux de toute la population de Savigliano, retira de son humble tombe le glorieux corps du martyr et le transporta sous un autel de l’église, en la Nativité du Seigneur de l’année 1468. Or, à partir de ce moment-là, les fidèles ne cessèrent de rendre un culte au bienheureux martyr. On raconte qu’ils apportaient à son tombeau de nombreux ex-voto, et qu’ils imploraient son aide principalement pour retrouver les objets égarés. Mais dans la grande tourmente du début du XIXe siècle, comme les maisons religieuses furent indignement souillées, les os du bienheureux martyr furent soustraits à la profanation de l’église et du couvent et, enfin, transportés dans l’église de Racconigi quand l’Ordre y eut été rétabli.

Le Souverain Pontife Pie IX approuva le culte rendu à l’illustre martyr, et permit que sa fête fût célébrée par l’office propre et la messe dans tout l’Ordre des Prêcheurs et dans les diocèses de Turin et de Pignerol.