Messe : Os justi
Oraison : « Dieu, que la solennité du bienheureux Ambroise, votre confesseur, réjouisse votre Église, afin qu’elle soit toujours protégée par les secours spirituels et mérite de jouir des joies éternelles. »
Ambroise Sansedonio naquit à Sienne en Toscane, de parents nobles et pieux. Dès sa jeunesse, il entra chez les Frères Prêcheurs et fut envoyé au couvent d’études à Paris. Là il déjoua les ruses du démon qui, sous l’apparence d’un ermite, le détournait de son désir de vie religieuse. Comme tant d’autres, il fut envoyé à Paris pour y faire ses études. Car au XIIIe siècle, l’Université de Paris était la grande institutrice du monde chrétien. On ne pouvait être quelqu’un en doctrine théologique, si on ne mettait au-dessous de sa signature : Maître de Paris.
Ambroise fut le condisciple de saint Thomas d’Aquin et l’élève du bienheureux Albert le Grand. Mais, malgré les applaudissements donnés à son enseignement, jamais il ne consentit à recevoir la maîtrise et à signer : Maître de Paris. Ce qui n’empêcha point le Pape de l’appeler à Rome pour y restaurer l’étude de la doctrine sacrée tombée en décadence.
Délégué par les Papes auprès des plus grands Princes chrétiens pour négocier d’importantes affaires ecclésiastiques, il s’acquitta très heureusement de ces missions. Il détruisit la secte des Bohémiens, répandue en diverses régions de la Germanie. Il pacifia Rome, que déchiraient des factions, et exigea que l’élection du Souverain Pontife se fît en pleine liberté. Il incita les Princes d’Europe à former entre eux une alliance et à guerroyer contre les Turcs, pour reconquérir la Terre Sainte. Dans ses sermons, il reprenait avec la plus grande liberté les vices des grands aussi bien que ceux du peuple, et excitait avec fruit les fidèles au repentir. Les foules le virent souvent élevé dans les airs tandis qu’il prêchait, ou virent une colombe se tenir près de son oreille.
A un très ardent amour pour Dieu et le prochain, Ambroise joignit la plus grande humilité : il refusa le titre de docteur et l’évêché de Sienne. Il célébrait le saint sacrifice de la Messe avec une telle ferveur que tous ses membres et ses os en tremblaient, et qu’il était ravi en extase, répandant d’abondantes larmes. Assidu à la prière, gardien vigilant de sa virginité, ascète austère, il se concilia les faveurs du Seigneur. Le nombre des pécheurs qu’il ramena à Dieu est incalculable.
Alors qu’il donnait à Sienne un sermon contre les usuriers, Ambroise fut emporté d’un tel zèle que, par deux fois, une veine se rompit dans sa poitrine, ce qui hâta sa mort. Il la regarda joyeusement venir, après avoir reçu les sacrements, l’an 1286. Clément VIII inscrivit cet homme apostolique au Martyrologe romain. Le 8 octobre 1622, Grégoire XV établit en outre que sa fête serait célébrée dans l’Ordre entier des Prêcheurs.