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Bienheureux Alvare de Cordoue

Fêté le

19 février

Confesseur, de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez enrichi merveilleusement le bienheureux Alvare, votre confesseur, des dons de la charité et de la pénitence, accordez-nous, par son intercession et son exemple, de porter toujours dans notre corps la mortification du Christ et son amour dans nos cœurs. »

Alvare est né à Cordoue, de noble famille. Mais, dès son adolescence, captivé par un idéal plus divin, il laissa tout pour suivre Jésus crucifié. « Maître, que dois-je faire peur arriver à la vie éternelle ? » disait un jeune homme à Jésus : « Vends tes biens, donne le prix aux pauvres et suis-moi. » L’adolescent, riche, s’éloigna avec tristesse et Jésus longuement le suivit du regard. Alvare comprit mieux. Il donna au Maître tout ce qu’il possédait et se donna lui-même. Homme très instruit, prédicateur éloquent, mais surtout religieux très grave, il conquit par sa haute vertu l’estime des rois et des peuples. Confesseur du roi Jean II de Castille et de Catherine, sa mère, il laissa cette charge honorable, pour se retirer dans la solitude. Cet homme avait besoin d’offrir à Dieu tous les renoncements. Près de Cordoue, il bâtit un couvent de son Ordre, qu’il appela l’échelle du ciel — Scala cœli — et y mena avec des religieux d’élite la plus sévère observance. Sa bonté était extrême. Rencontrant un jour un pauvre, couvert de plaies, il l’enveloppa de sa chape et le rapporta sur ses épaules à Scala cœli. Quand il le déposa devant les Frères, ce pauvre, qui était le Christ Jésus, se changea en Crucifix. Désireux comme tant de chrétiens au moyen-âge de vénérer les lieux sanctifiés par la présence du Sauveur, Alvare fit le pèlerinage de Palestine. A son retour, pour en conserver la mémoire, il éleva dans son couvent un certain nombre d’oratoires consacrés au souvenir de la Passion du Sauveur. C’est le Chemin de la Croix, le premier, avec ses diverses stations.

Suivons-le pieusement, comme le suivait Alvare de Cordoue. Mais la meilleure manière de le suivre, la sienne, c’est de porter notre croix, de souffrir avec Jésus crucifié, selon la belle et profonde doctrine de saint Paul, de nous conformer à Jésus crucifié, en acceptant l’ordre de la Providence. Ayons cette conviction intime que l’on ne peut être chrétien sans cette incorporation à Jésus crucifié. Et si nous avons à souffrir ou dans notre cœur, ou dans notre chair, ne soyons pas surpris, encore moins impatients. C’est notre état normal en ce monde. Car qui dit chrétien, dit disciple du Christ, et le Christ est le Crucifié.

Le bienheureux Alvare mourut vers 1420.