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Bienheureuse Claire Gambacorta (1362 – 1419)

Fêté le

17 avril

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Veuve, de l’Ordre dominicain

Messe : Gaudeamus

Oraison : « Accordez-nous, Dieu plein de miséricorde, l’esprit d’oraison et de pénitence afin que, suivant les traces de la bienheureuse Claire, nous méritions d’obtenir la couronne qu’elle a gagnée elle-même. »

Claire naquit à Pise. Elle avait pour père Pierre Gambacorta, homme de grande noblesse. Toute jeune, bien que belle et d’esprit vif, elle s’adonna aux pratiques de religion et de dévotion au point d’y mettre toute son application, et de s’adonner au jeûne non sans de grandes fatigues d’estomac. Elle appelait auprès d’elle des fillettes de son âge, les formait et les encourageait à la piété. Dans sa miséricorde, elle s’affligeait de la misère des pauvres, leur faisait d’abondantes aumônes et parfois même leur donnait ses propres vêtements.

A l’âge de douze ans, elle fut donnée en mariage à un jeune homme de Pise, illustre par sa fortune autant que par sa noblesse, à qui son père l’avait fiancée dès sa septième année. En avançant en âge, elle s’enflamma davantage d’amour pour Dieu et pour le prochain. En effet, très souvent, devant l’image du Crucifié ou à l’élévation de l’hostie sainte, elle exprimait son désir de se consacrer tout entière à Dieu, le jour où cela lui serait permis. Elle dédaignait les vêtements précieux et les parures féminines, et, lorsqu’il lui fallait en porter, elle cachait dessous un rude cilice. Trois ans environ après son mariage, son mari trouva la mort dans un lointain voyage.

Lorsqu’elle apprit la mort de son époux, elle coupa sa chevelure pour accomplir ce qu’elle avait toujours désiré. Dans cette vue, à l’insu de ses parents, elle se retira au monastère de Saint-Martin, de l’Ordre des Clarisses ; là, elle changea son nom de Thora pour celui de Claire. Son père et ses frères s’y refusèrent, l’enlevèrent par la force des armes et l’enfermèrent dans un cachot de leur maison. Là, privée de tout soulagement, elle manquait même du nécessaire. Mais Dieu, qui est le consolateur des affligés,

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ne cessa de réconforter sa servante par des délices spirituelles. Enfin, sa mère, émue de son épreuve, persuada au père de lui rendre la liberté et d’acquiescer à son désir.

C’est ainsi que Claire entra au monastère de Sainte-Croix, de l’Ordre de Saint Dominique, où elle reçut l’habit religieux avec la plus grande joie. Au comble de ses vœux, elle s’appliqua à acquérir toutes les vertus. Très amie de la pauvreté, elle portait les vêtements laissés par les autres. Elle choisissait pour elle-même les plus basses occupations, pratiquant les autres œuvres qui conviennent à l’humilité religieuse.

Après quatre ans passés dans ce monastère, désireuse d’une plus stricte observance, elle obtint de son père qu’il lui construisît un couvent où la discipline régulière pût être plus exactement gardée. Entrée dans ce nouveau monastère, elle se donna tout entière à l’oraison et à la pratique de la Règle. A l’exemple du saint Père Dominique, elle ne parlait qu’avec Dieu ou de Dieu, si bien que personne ne la quittait sans être devenu meilleur.

Placée à la tête de la communauté, elle veillait à ce que les malades aient non seulement le nécessaire, mais encore tous les soulagements possibles. C’est avec la plus grande douceur qu’elle blâmait ou punissait, selon le cas, les manquements de ses filles. Elle supporta vaillamment le meurtre de son père et de ses deux frères, et reçut dans son monastère, où elle les combla de bienfaits, la veuve du meurtrier et ses deux filles.

Enfin, parvenue au terme de son existence, elle reçut les sacrements avec la plus grande piété et, les mains jointes, répétant le doux nom de Jésus, elle rendit son âme à Dieu le 17 avril 1419, entourée de ses filles en larmes.

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Châsse de Claire Gambacorta dans l’Église sainte Catherine d’Alexandrie de Pise

Les anciens documents rapportent que les moniales, récitant selon la coutume de l’Ordre les Psaumes autour de sa dépouille mortelle, répétaient toujours, à la fin de chacun d’eux et malgré toute leur application, le verset Gloria Patri au lieu de Requiem. Le peuple vint en foule vénérer son corps. Après treize ans, celui-ci fut retiré de son tombeau, (la langue paraissait vivante) et transféré au-dessus du maître-autel. Là, il reçut un culte ininterrompu que le Souverain Pontife Pie VIII, approuva dans les règles, après avoir consulté la Sacrée Congrégation des Rites. Aussi accorda-t-il que l’office pût être récité et la messe célébrée en l’honneur de la bienheureuse Claire, dans la ville et le diocèse de Pise et dans tout l’Ordre des Prêcheurs.

Esprit d’oraison, esprit de pénitence, esprit de pardon, telle fut Claire Gambacorta. Son cœur se montra large comme celui de Dieu, parce qu’elle avait compris son infinie bonté. Elle pouvait dire en toute sincérité : Père, pardonnez nos offenses, comme nous pardonnons ! Mais, pour avoir cette largeur de cœur, il faut être détaché de tout intérêt humain et ne plus voir que Dieu. C’est le fruit de l’oraison, qui nous permet de comprendre mieux ce qu’est Dieu et ce que nous sommes.