Fondateur des Camaldules, Confesseur.
MESSE : Os justi
Oraison : « Seigneur, nous vous en supplions, que l’intercession du bienheureux Romuald, abbé, nous rende agréables à votre Majesté, afin que nous recevions par sa protection, ce que nos mérites ne peuvent obtenir. »
Avec Romuald, nous remontons très loin, dans ces siècles de fer où l’Église a la rude tâche d’adoucir, par l’évangile, les mœurs les plus barbares.
Lui-même descend des ducs de Ravenne. L’Esprit de Dieu se révèle à lui et le pousse hors du monde. Romuald quitte tout : sa famille, ses richesses, ses droits seigneuriaux. Tout lui paraît vil et méprisable en face du Christ Sauveur. Quelle lumière intérieure il fallait à cette âme pour se donner ainsi à Dieu. Il va trouver le moine Marino, qui, à l’époque, édifiait par ses vertus et ses miracles, les confins de la Vénétie. Il se met sous sa direction, direction rude, car le moine n’a aucun égard pour ce jeune seigneur de 27 ans.
II le traite comme lui-même avec âpreté. Romuald sait à peine lire le psautier. Comme il hésite souvent en récitant l’office, Marino, à chaque faute, le frappe durement au visage, du côté gauche. Romuald ne s’impatiente pas. Il supporte la rudesse du vieillard. Peu à peu cependant il s’aperçoit que son oreille gauche si souvent frappée n’entend plus. Il le dit à Marino, simplement. Édifié de cette patience, le vieillard s’abstint désormais de frapper son disciple.
Sous l’inspiration divine Romuald fonda un Ordre monastique, à Camaldoli, non loin de Florence et, un jour dans une vision, il voit une échelle mystérieuse que montent et descendent des moines vêtus de blanc, ses fils.
En l’an mil vingt-sept, Romuald meurt, âgé de cent vingt ans. Il avait passé cent ans dans la vie la plus pénitente.
J’ai vu à Rome, à Saint-Grégoire le Grand, quelques-uns de ses fils qui desservent cette église. C’était chose touchante de les voir, le jour de la fête de leur très antique Fondateur, encenser ses reliques, devant un beau tableau rappelant la vision de l’échelle mystique. Vieux souvenirs des temps anciens de l’Église, qui perpétuent à travers les siècles la mémoire de celui qui, un jour, a compris la parole de Jésus : Va, laisse tout, et suis-moi.
Cette parole n’est pas morte. Qui veut la comprendre, le peut. Tout passe, excepté la parole de Jésus. Et chose merveilleuse ! Il y a toujours des âmes qui la comprennent et la suivent.