Évêque et Docteur de l’Église
MESSE : In medio
Oraison : « Dieu, qui avez donné à votre peuple, le bienheureux Ambroise, comme un ministre du salut éternel, faites que nous méritions d’avoir pour intercesseur dans le ciel celui que nous avons eu pour docteur de vie sur la terre ».
Ambroise, l’évêque de Milan, est une des figures les plus nobles qui aient illustré l’Église de Dieu.
Il était le fils d’un préfet des Gaules. Sur ses lèvres de petit enfant un essaim d’abeilles vint se reposer. Symbole gracieux de son admirable éloquence. Élevé à Rome, dans l’amour de la science, pénétré de l’esprit de justice, selon les règles du droit romain, il fut, jeune encore, délégué du préfet Probus en Ligurie et en Émilie. Sur son ordre, il se rendit à Milan pour apaiser les troubles suscités par la mort de l’évêque Auxence. Ambroise était un homme calme, pondéré, à la parole grave et nette. Il avait étudié l’évangile et s’était fait inscrire comme catéchumène. Sans qu’il s’en doutât, l’esprit de Jésus l’animait. Le choix de Dieu s’était reposé sur lui.
Ambroise entra dans l’église où le peuple, agité, tumultueux, ne pouvait s’entendre pour l’élection de l’évêque. Il imposa d’un geste le silence. Et, devant cette foule subitement apaisée, il parla des bienfaits de la paix. Soudain une voix d’enfant s’éleva : Ambroise évêque! Ambroise évêque ! Tout le peuple répéta ce cri. Malgré sa vive résistance, malgré ses ruses même, des délégués milanais allèrent trouver l’empereur Valentinien, et lui demandèrent de forcer Ambroise à accepter l’épiscopat. « Va, avait dit Probus à Ambroise en l’envoyant à Milan, va et agis comme un évêque et non comme un juge. » Dieu ratifiait cette parole prophétique. Ambroise dut céder. Il fut baptisé et reçut les ordres sacrés. Sa consécration épiscopale eut lieu en ce jour du 7 décembre.
Ambroise se montra immédiatement par sa parole et par ses écrits le défenseur intraitable de la foi et de la discipline chrétienne. Sa vie était un labeur perpétuel. Nombreux furent les hérétiques qu’il convertit ; nombreuses les âmes qu’il dirigea vers les hauteurs de la vie chrétienne. Il eut la joie immense d’instruire et de baptiser Augustin. Augustin, tourmenté par la grâce de Dieu, allait entendre Ambroise, il conversait avec lui. Quelquefois, il entrait dans la maison d’Ambroise, toujours ouverte au peuple et, saisi de respect en le voyant écrire à son bureau, il le regardait et silencieusement se retirait. L’influence d’Ambroise fut profonde en son âme.
Quand le grand empereur Théodose, après le massacre cruel et injuste de la population de Salonique, vint à Milan, il se présenta pour entrer à l’église. Ambroise, averti, se trouvait sous le porche. Il étendit la main pour lui barrer le passage. Théodose lui rappela l’exemple coupable de David, pardonné cependant. Oui, répondit Ambroise, mais si tu l’as suivi dans sa faute, suis-le dans sa pénitence. Et Théodose dut se retirer. Il fit humblement la pénitence que l’évêque lui imposa.
Ambroise, épuisé par ses austérités, par son labeur incessant, vint à tomber malade. Il prédit sa mort prochaine. Or, il y avait à Verceil un saint évêque, appelé Honoré. Trois fois un ange lui ordonna d’aller à Milan. Il donna le saint Viatique à Ambroise. Après avoir reçu le corps du Christ, Ambroise croisa ses mains sur sa poitrine et rendit son âme à Dieu, le 4 avril 397.
Il est demeuré la lumière de l’Église. Sa foi fut la nôtre, pourquoi notre vie est-elle si peu conforme à cette foi ?
Que dirait Ambroise, le défenseur des droits de Dieu, de la pauvreté de notre vie chrétienne? Nous ne savons plus ce qu’est cette vie chrétienne. Nous la faisons passer en de multiples formules, en des actes purement extérieurs, oubliant que la vie chrétienne est essentiellement dans le cœur. C’est ce fond que Dieu juge et pèse. Notre surface lui importe peu. Que de larmes Ambroise verserait sur nous, lui qui sanglotait en écoutant les aveux des pauvres pécheurs.