Confesseur
MESSE : Os justi sauf ce qui suit
Oraison : « Dieu, qui avez voulu réunir à votre Église les nations des Indes, par la prédication et les miracles du bienheureux François, accordez-nous avec bonté d’imiter les vertus de celui dont nous vénérons les glorieux mérites. »
François Xavier incarne en sa personne l’idéal du missionnaire.
C’est un Espagnol, un des premiers compagnons d’Ignace de Loyola. Il vivait avec lui à Paris et, étudiant plus riche d’intelligence que d’argent, il suivait les cours de l’Université. Ignace aimait cet étudiant, dont il pressentait la générosité de cœur. Peu à peu il lui fit comprendre le bonheur profond de se donner à Dieu. Il lui révéla l’idée qu’il caressait depuis longtemps de fonder un nouvel ordre religieux, dont les membres se mettraient au service de l’Église, pour soutenir et développer toutes les œuvres d’apostolat. François fut séduit par cette magnifique perspective et fut l’un des neuf Maîtres de Paris qui, à Montmartre, sous la direction suprême de saint Ignace, établirent les fondements de la Compagnie de Jésus.
Il me plaît de rappeler que saint Ignace et ses compagnons suivirent les cours de Saint-Jacques et que c’est un inquisiteur dominicain qui leur donna un certificat de bonne vie et mœurs. Il ne leur fut pas inutile à leur départ pour Rome, où la malveillance les poursuivit.
François Xavier fut envoyé aux Indes par son supérieur. Il s’en allait comme le premier avant-coureur de cette foule de missionnaires que donna la Compagnie de Jésus, comme leur modèle aussi. Cet homme ne vit plus lui-même, c’est Jésus qui vit en lui. Ses souffrances ne comptent pas ; les difficultés inouïes des voyages ne comptent pas. François n’a qu’une idée – comme un amour au cœur – faire connaître 1e Sauveur Jésus. Et il va partout dans ces régions lointaines, immenses, que nous appelons les Indes. Il va au Japon. On dirait que le monde est à lui. C’est le grand conquérant de Dieu. Des centaines de mille païens se convertissent à la foi du Christ. Et cependant il ne parle que sa langue à lui. Tous le comprennent.
Il multiplie les prodiges. La force créatrice de Dieu est en ses mains.
François Xavier vient mourir chez les Chinois, dans l’île de Sancio, en vue de cette terre de Chine qu’il désirait évangéliser. Il n’avait que quarante-six ans.
La vie de François Xavier nous montre ce que Dieu accomplit sur terre par une âme qui se livre à lui totalement. Nos œuvres sont petites, parce qu’elles sont nos œuvres et non pas celles de Dieu. Moins il y a de nous en elles, plus elles sont grandes. Et si Dieu y est tout entier, sans rien de nous autres que nos labeurs, nos souffrances, nos ardeurs, alors, c’est la perfection totale de la louange de Dieu, celle que François lui rendit dans l’évangélisation des Indes.
François Xavier est canonisé le 12 mars 1622, en même temps qu’Ignace de Loyola et Thérèse d’Avila par le pape Grégoire XV.