Confesseur, de l’Ordre dominicain
Messe : Os justi
Évangile : « En ce temps-là, le Seigneur choisit soixante-douze autres disciples, qu’il envoya devant lui, deux à deux, dans toutes les villes et dans tous les lieux où il devait aller lui-même, et il leur disait : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : priez donc le maître de la moisson d’y envoyer des ouvriers. Allez, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni sac, ni bourse, ni chaussure, et ne saluez personne en chemin. En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : que la paix soit dans cette maison ; et s’il s’y trouve quelque enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; autrement elle reviendra sur vous. Demeurez dans la même maison, mangeant et buvant ce que vous y trouverez ; car celui qui travaille mérite un salaire. Ne passez point d’une maison à une autre ; et dans quelque ville que vous alliez, si l’on vous reçoit, mangez ce qu’on vous présentera ; guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu est près de vous. »
Oraison : « Dieu qui avez rendu glorieux au milieu des peuples le bienheureux Constant, votre confesseur, par son assiduité à l’oraison et son zèle à procurer la paix, accordez-nous, par son intercession, de suivre toujours le chemin de la justice et d’obtenir la gloire éternelle. »
C’est le propre des saints de répandre la paix autour d’eux. Car plus on s’approche de Dieu, plus on a la paix en soi-même et plus, par conséquent, on peut la donner aux autres. Une âme troublée par les passions, qui vit de sa propre vanité, de son égoïsme, n’est pas apte à pacifier les autres. L’ombre ne donne pas la lumière, ni l’erreur la vérité, ni le trouble la paix. La première condition de la paix est l’humilité foncière devant Dieu.
Aussi le bienheureux Constant de Fabriano se fit pendant toute sa vie, un religieux très humble, très détaché des choses de la terre, très mortifié dans sa chair et il parvint de cette manière à une tranquillité d’âme que les passions humaines n’arrivaient pas à troubler. Il eut pour maîtres, du reste, saint Antonin, puis le vénérable Conradin de Brescia. A pareille école, Constant ne pouvait que perfectionner son âme. Elle demeura fidèlement unie à son premier maître, saint Antonin, si bien qu’au moment de la mort du saint archevêque de Florence, Constant qui se trouvait au couvent d’Ascoli, vit son âme monter glorieuse dans le ciel.
En cette même ville d’Ascoli, Constant, par sa bonté, par sa patience et cette paix surnaturelle qui l’enveloppait, put calmer les discordes, réconcilier les partis adverses. Il avait sur le peuple une influence considérable.
C’est l’influence même de Dieu qui passe par le cœur de ses serviteurs. Mais il faut que notre cœur soit libre, dégagé de l’humain, uniquement préoccupé de Dieu. Alors, sa force est la force même de Dieu, non plus la nôtre.
Le bienheureux Constant mourut à Ascoli en 1481.