Apôtre
LA MESSE
Introït : « Dieu, vos amis sont en grand honneur ; leur puissance est fortement établie. -Seigneur, vous m’avez éprouvé. Vous me connaissez quand je suis assis et quand je suis debout ».
Oraison : « Seigneur, accordez-nous de célébrer joyeusement la solennité de votre bienheureux apôtre Thomas, afin que nous soyons toujours soutenus par sa protection et que nous imitions sa foi avec la piété qui convient ».
Épitre : Saint Paul aux Éphésiens, c. 2. : « Frères, vous n’êtes plus maintenant, ni des hôtes, ni des étrangers, mais vous êtes les concitoyens des Saints, vous êtes membres de la famille de Dieu. Vous êtes un édifice élevé sur les apôtres et les prophètes qui en sont la base et dont le Christ Jésus est la pierre angulaire. C’est en lui que toute construction se tient et monte pour former un temple saint dans le Seigneur. C’est en lui que vous aussi vous êtes coédifiés pour former une demeure de Dieu par l’Esprit ».
Belle doctrine de saint Paul. Il venait de dire aux Éphésiens, sortis du paganisme, que, par sa croix, Jésus avait fait l’unité du monde. Plus de distinction entre Juifs et païens, entre libres et esclaves, mais tous enfants de Dieu. Et il applique cette doctrine aux Éphésiens, qui ne sont plus « ni des hôtes, ni des étrangers », dans la maison de Dieu, mais des fils. Et il les compare, il nous compare tous à un temple que chacun de nous élève en soi-même à la gloire de Dieu. Ce temple est bâti sur la foi des apôtres et des prophètes, mais la pierre d’angle, celle qui porte tout l’édifice de notre union à Dieu, c’est le Christ Jésus. Bâtir hors de cette pierre, c’est bâtir dans le vide. Qu’il soit beau notre temple ! qu’il soit riche de vertus, riche d’amour ! Qu’il soit resplendissant des clartés de la foi, ces clartés qui sont l’illumination intérieure de !’Esprit-Saint ! Que ce temple soit de tout ce qu’il est par la grâce de Dieu, une louange magnifique à sa bonté, pendant l’éternité entière.
Graduel : « Le bruit de leur voix s’est répandu sur la terre entière ; leurs paroles sont parvenues aux extrémités du monde. – Les cieux chantent la gloire de Dieu, le firmament redit qu’il est l’œuvre de ses mains ».
Alléluia, Alléluia : « Dieu, vos amis sont en grand honneur ; leur puissance s’est fortement consolidée ».
Évangile : Saint Jean, c. 20. « En ce temps-là, Thomas, l’un des douze, surnommé Didyme, n’était pas avec les autres quand Jésus vint. Les autres disciples lui dirent : Nous avons vu le Seigneur. Mais lui répliqua : Si je ne vois dans ses mains le trou des clous et si je ne mets mon doigt dans le trou des clous et la main dans son côté, je ne croirai point.
Huit jours après, les disciples étaient réunis de nouveau à l’intérieur de la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus entra, les portes closes, se plaça debout au milieu d’eux et dit : La paix soit avec vous. Puis il dit à Thomas : fais entrer ton doigt ici, regarde mes mains, étends ta main et mets-la dans mon côté, et ne soit plus incrédule, mais plein de foi.
Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Thomas, tu as cru, parce que tu m’as vu. Heureux ceux qui sans avoir vu ont cru. »
Heureux apôtre, qui de ses yeux a vu les plaies du Sauveur, qui les a regardées de près, mais il n’osa mettre son doigt dans ce trou des
clous, ni sa main dans le côté. Ce qu’il vit : ces blessures béantes, ces mains percées, ce côté ouvert, largement ouvert, et surtout le regard de son Maître suffit à le faire s’écrouler à ses pieds. De son cœur ému, joyeux, repentant, jaillit ce cri, qu’attendait Jésus : Mon Seigneur, mon maître, mon Dieu ! La lumière de l’Esprit-Saint envahit cette âme, la dilate, l’éclaire, la transforme, il n’y tient plus, tant il est heureux de savoir, de connaître la vérité. C’est lui ! c’est Dieu, le Fils de Dieu.
Quand la lumière de !’Esprit-Saint nous envahit, nous devenons d’autres hommes. Nous voyons Dieu, d’une nouvelle manière. Nous entrons plus avant dans les mystères, ces profondeurs de Dieu. Nous touchons Dieu pour ainsi dire, et notre certitude est absolue. Comme Thomas, nous disons, à deux genoux : c’est vous ! Vous, mon Maître, mon Dieu. Et plus allègre, on marche en avant, sûr de ses pas ; plus fort, on porte sa croix, les yeux fixés sur la joie future, certaine.
Offertoire : « Vous les avez créés princes sur toute la terre. Ils se souviendront de votre nom, Seigneur, de génération en génération ».
Les apôtres sont les Princes de la terre, car ils en sont les Docteurs. Ce sont eux qui conduisent à Dieu les peuples par leur doctrine et cet amour de Jésus, leur Maître, dont la semence demeure permanente. Semeurs de lumière, semeurs d’amour, semeurs d’espérance, les apôtres sont les plus hauts bienfaiteurs de l’humanité. Ils lui donnent sans cesse, à travers les siècles, Jésus, l’unique sauveur et l’unique espoir.
Secrète : « Nous vous rendons, Seigneur, l’hommage de notre servitude, et nous vous demandons instamment de garder en nous le don de votre grâce, par les suffrages du bienheureux apôtre Thomas, dont nous glorifions le vénérable acte de foi, en vous offrant ces sacrifices de louange ».
Communion : « Mets ta main et vérifie le trou des clous, et ne sois plus incrédule, mais plein de foi ».
Postcommunion : « Dieu de miséricorde, soyez-nous secourable, et, par l’intercession du bienheureux apôtre Thomas, gardez en nous avec bonté les dons de votre grâce ».
Le grand don de Dieu, c’est la foi. Qui a la foi se relie à Dieu directement. Foi morte, il se peut, si la volonté ne la suit pas. Mais avec la foi, on a le moyen suprême de revenir à Dieu. Sans la foi, il semble que tout rapport est brisé. C’est la séparation, la cassure définitive, à moins que, le premier, Dieu tende la main à celui qui ne le connaît pas.
C’est pourquoi, à deux reprises, nous demandons, par l’intercession de saint Thomas, de nous conserver la foi, bien précieux entre tous.