Confesseur de l’Ordre dominicain
Messe : Os justi
Oraison : « Dieu, qui avez fait du bienheureux Christophe votre digne serviteur, accordez-nous, par ses mérites et son exemple, de porter le Christ en nous par toute la pensée de notre intelligence et toute l’affection de notre cœur. »
Allusion, dans cette oraison, au sens du nom de Christophe ou Porte-Christ. Tout chrétien doit être comme ce Bienheureux Père, un Porte- Christ.
Lui, il le porta dans sa pensée et dans son cœur, par une oraison continuelle et un désir ardent de le faire connaître et aimer. Homme instruit, Prédicateur célèbre, mais plus illustre encore par sa vie austère, selon les observances de l’Ordre, Christophe porta le Christ à une multitude d’âmes qui venaient à lui, précisément, parce qu’elles sentaient à sa parole et à ses vertus que vraiment il possédait le Christ en lui-même.
Les âmes ne se trompent pas. Elles ont le flair de Dieu. Et quand un prédicateur passe, elles vont à lui, pour lui demander Dieu, si elles sentent qu’il le possède. La confiance surnaturelle naît de ce sens spécial des âmes.
On se pressait en foule autour de Christophe, autour de sa chaire, autour de son confessionnal, parce que à l’entendre et à le regarder, les fidèles se disaient : Dieu est en lui.
Ainsi, à Taggia, on le retient, on lui demande de fonder un couvent de son Ordre, auquel il donne le titre de Notre-Dame, Mère des miséricordes.
Il y mourut et son corps repose toujours dans l’église, quoique depuis longtemps, le couvent soit désaffecté. Il maintient, pour ainsi dire, par sa présence, la présence du Christ qu’il porta à cette population au XVe siècle.
A nous d’être Porte-Christ ! Mission qui revient à tout baptisé, car tout baptisé a sur son front la croix du Sauveur. L’avoir gravée sur son front, c’est peu ; il faut qu’elle le soit dans le cœur. Si elle est dans le cœur, la croix de Jésus sera sur nos lèvres. Nous donnerons le Christ par nos paroles et par nos exemples. A tous, disait saint Paul, je suis débiteur du Christ. Je l’ai reçu, mais je dois le donner aux autres. Que chacun le donne selon son état, ses moyens, mais le donne. Et pour le donner, le donner largement, il faut soi-même le posséder largement.