Fév 1

1er février – Saint Ignace

Martyr

MESSE : Laetabitur, sauf l’épître

Oraison : « Accordez-nous, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, que, célébrant la solennité du bienheureux martyr Ignace, nous soyons secourus auprès de vous par son intercession. »

Épître de saint Paul aux Romains, c. 8 : « Frères, qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation ? L’angoisse ? la faim ? La nudité ? Le danger ? La persécution ? Le glaive ? (Selon qu’il est écrit : Seigneur, à cause de vous on nous met à mort tous les jours ; on nous regarde comme des brebis destinées à être égorgées). Mais, nous sommes au-dessus de tous ces maux, par la grâce de celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les Principautés, ni les Puissances, ni les choses présentes, ni les choses futures, ni la violence, ni ce qui est le plus haut ou le plus profond, aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, dans le Christ Jésus Notre-Seigneur. »

C’est le défi de saint Paul à toute créature, c’est le défi d’Ignace d’Antioche. Comme le grand Apôtre. Ignace n’a qu’un amour, Jésus, son Sauveur, et cet amour il le garde avec une passion qui n’admet aucune crainte. Enchaîné pour le Christ, conduit à Rome pour y être dévoré par les bêtes féroces, Ignace exulte de joie. Cette joie, il l’écrit aux Églises qu’il connaît, il l’écrit à l’Église de Rome, à ces chrétiens qui vont être témoins de son douloureux martyre. Et ce qu’il dit, après tant de siècles, nous émeut profondément.

« Parti de Syrie, je ne fais que lutter en route avec des bêtes féroces, nuit et jour, sur mer et sur terre, ces dix léopards, ces soldats qui me gardent. Plus on est bon pour eux, plus ils se font mauvais pour vous. Que je puisse donc jouir bientôt des fauves qui me sont destinés ! Je désire qu’ils soient ardents à me tuer, à me faire souffrir, ardents à me dévorer. Qu’ils ne fassent pas pour moi comme pour d’autres martyrs dont ils n’osaient approcher. S’ils ne veulent pas m’attaquer, je leur ferai violence, je les forcerai à me dévorer. Excusez-moi, mes petits enfants, je sais ce qui est le meilleur pour moi. Maintenant, je commence à être disciple du Christ, je ne désire plus rien en ce monde, si ce n’est de trouver Jésus- Christ. Que viennent sur moi le feu, la croix, les bêtes, la brisure des os, la division de tous mes membres, tous les supplices de l’enfer, peu importe pourvu que je jouisse du Christ. »

Ignace, arrivé à Rome, fut conduit à l’amphithéâtre. Entendant les rugissements des lions, debout, joyeux, il s’écria : « Je suis le Froment du Christ ! Que je sois moulu par les dents des bêtes, afin de devenir un pain blanc ! »

Un pain blanc ! Ignace pense au Pain immaculé qu’il offrait, comme Pontife, en sacrifice, Jésus, son Sauveur. Il veut que, broyé par la dent des bêtes, il puisse s’unir à ce sacrifice de son Maître.

Quel chrétien que cet homme ! Comme il a compris Jésus-Christ, comme il a conscience que lui, Ignace, appartient à Jésus-Christ de tout son être et que rien en lui ne doit lui être retiré. Il est son bien, sa propriété : que Jésus, son Maître dispose de lui en toute souveraineté. Jamais Ignace ne croira avoir trop donné, trop souffert, pour ressembler à Celui qui a tant souffert pour lui et lui a tant donné.

Devant ce martyr, c’est la force de l’amour qu’il faut demander, la force de l’amour absolu qui, pour Dieu, brise tous les obstacles humains.

Les restes d’Ignace reposent en l’église dominicaine de Saint-Clément, non loin du Colisée où il mourut dévoré par les lions.