16 décembre – Le bienheureux Sébastien Maggi
Confesseur, de l’Ordre dominicain
MESSE : Os justi
Oraison : « Dieu, qui avez rendu admirable le bienheureux Sébastien, votre Confesseur, par un zèle extraordinaire pour la discipline régulière et la perfection évangélique, accordez-nous avec bonté, que, à son exemple, mortifiant notre chair et vivant par l’esprit nous obtenions l’éternelle récompense. »
Sébastien, né à Brescia, illustre cité de Lombardie de l’antique et noble race des Maggi, donna dès son jeune âge des marques de vertu. Vivre par l’esprit, vivre par en haut et non par en bas, fut l’exercice ordinaire du bienheureux Sébastien. Il commença tôt cette vie supérieure, car, dès son adolescence, il laissa l’opulence de sa famille pour prendre l’habit des Prêcheurs, assurer son propre salut et travailler à celui du prochain. A partir de ce moment, il ajouta l’étude des saintes Lettres à la pureté et à l’austérité de sa vie, au culte assidu de la discipline régulière. En tout cela il progressait de manière à pouvoir être utile aux autres, comme il l’avait été à lui-même, par son enseignement et par sa vie.
En son temps, temps de réforme universelle dans l’Ordre, la Congrégation Lombarde faisait revivre en Italie la ferveur primitive. Sébastien y consacra, comme simple religieux d’abord, puis comme vicaire général, toutes les forces de son âme et de son corps. Sur l’ordre de ses supérieurs, il commença une prédication visant à une vraie réforme des mœurs. Il s’acquitta de cette tâche avec tant de fruit qu’il fut pour beaucoup de malhonnêtes gens l’instrument de leur conversion. Il rétablit la paix entre les ennemis, et rétablit ou affermit plusieurs villes d’Italie dans une solide piété.
Il gouverna plusieurs couvents, non pas tant par ses discours que par ses exemples. En effet, il n’exhortait jamais ses frères à la pratique de quelque point, regardant la perfection évangélique ou les Constitutions de l’Ordre, qu’il ne l’eût lui-même auparavant pleinement accompli. A Milan, il se rendit compte que ses religieux et lui-même étaient moins utiles au peuple qu’il ne l’eût désiré, du fait que le couvent de Sainte-Marie-des Grâces, où il se trouvait, était situé dans un quartier éloigné, où les habitants ne pouvaient venir souvent pour entendre la parole de Dieu. Il projeta alors la construction d’une très vaste église, dite de la Rose, au centre de la ville. Ce temple, miraculeusement commencé, dit-on, fut achevé grâce aux dons de pieux bienfaiteurs et en premier lieu de Béatrice, duchesse de Milan, dont Sébastien était le confesseur.
Il exerça deux fois le gouvernement de la Congrégation Lombarde. Il porta cette dignité sans atténuer en rien la règle de vie austère et sainte qu’il avait adoptée. C’est pourquoi il continua à précéder les autres dans la vertu, notamment dans l’application continuelle à la prière, dans le mépris de soi, dans des pénitences volontaires au moyen desquelles il châtiait son corps et le réduisait en servitude, et dans une soigneuse observance des lois de !’Ordre. Cette réputation de sainteté qu’il s’était acquise dès le début, il l’accrut merveilleusement, parmi les siens comme au dehors.
A un âge très avancé, alors qu’il venait à Gênes pour faire la visite du couvent de Sainte-Marie de Castello, prévoyant l’imminence de sa mort, il se tourna vers ses compagnons et déclara que ce lieu serait pour lui le lieu de l’éternel repos. Aussi, après avoir reçu, comme il convenait, les sacrements de l’Église, il mourut dans la paix, l’an du Seigneur 1496. Lorsque cette mort fut connue, les Génois se portèrent en foule vers son cercueil. Son corps, d’abord enseveli dans un modeste tombeau, transporté ensuite dans un lieu plus digne et glorifié, dit-on, par de nombreux miracles, est honoré d’un culte spécial dans cette même église de Sainte-Marie de Castello.
Le Souverain Pontife Clément XIII, sur l’avis de la Sacrée Congrégation des Rites, approuva ce culte ininterrompu, et accorda à l’Ordre entier des Prêcheurs de célébrer chaque année l’office et la messe du bienheureux Sébastien.