Confesseur de l’Ordre dominicain
MESSE : Os justi
Évangile : Ecce nos reliquimus
Oraison : « Dieu, qui entre autres vertus, avez orné le bienheureux Simon, votre Confesseur, d’une assiduité continuelle à la prière et d’une rare humilité, accordez-nous de l’imiter, afin que, méprisant tout ce qui est du monde, nous puissions vous chercher uniquement sur terre et obtenir un jour dans le ciel la récompense promise aux humbles ».
Cette oraison et le choix de l’évangile qui signale le renoncement des apôtres à ce qu’ils possédaient, pour suivre Jésus, nous donnent le sens caractéristique de la sainteté de Simon Ballachi. Il appartient au XIIIesiècle et il fut élevé au milieu des factions qui divisaient les nobles familles d’Italie. Son berceau fut entouré de cliquetis d’armes et de cris séditieux. Mais un jour, malgré ces tumultes belliqueux, Simon entendit la voix de Dieu qui lui disait, comme autrefois Jésus à ses apôtres : Laisse tout et suis-moi. Laisse toutes ces jouissances et toutes ces haines, laisse tes biens, ta maison et viens. Il avait vingt-sept ans. L’appel de Dieu l’emporta. Il demanda l’habit des Prêcheurs au couvent de Rimini. Il demanda même le plus humble, celui des Frères Convers. Ce fut pour ses parents, comme une humiliation. L’évêque de Rimini, son oncle, dominicain cependant, voulut s’opposer à ce qu’il réputait une injure pour sa famille. Mais Simon Ballachi ne se laissa pas fléchir. Malgré tout, il demeura Frère Convers. Frère Convers, il le fut dans la perfection, heureux d’être petit devant les hommes comme il se sentait l’être devant Dieu. Il remplit tous les devoirs d’un Frère Convers, les plus humiliants, sans accepter qu’on eût pour lui le moindre égard. Il ne comptait plus pour les hommes ; toute sa vie était à Dieu. Et c’est ainsi que Simon vécut jusqu’à une extrême vieillesse, humble, serviable, dévoué, patient dans la souffrance, loin de toutes les vanités humaines et rempli des dons de l’Esprit-Saint. Heureuse vie, pour qui sait comprendre l’inanité des choses de la terre· en face de Celui qui est.
Simon Ballachi mourut en 1319. Mais à peine eut-il rendu son âme à Dieu que lui, si humble, si caché, fut subitement glorifié. On se précipita pour honorer la mémoire du vénérable Frère. Dieu n’oublie pas les siens. Plus on se fait petit pour lui, plus il glorifie ceux qui s’abaissent dans la vérité