Télécharger : Défi musulman et défi chrétien
Coran « inimitable » ?
L’inimitabilité du Coran (« i’jâz al-Qur’ân ») est l’argument favori des musulmans. Ils répètent à l’envi le défi lancé par le Coran lui-même : Essayez donc d’imiter une seule sourate ! (cf. Coran 2, 21/23 et 17, 90/88). Et ils concluent rapidement : Livre inimitable, donc divin.
Aux foules arabes, plus sensibles à la beauté sonore qu’à la rigueur logique, l’argument parut imparable. Les savants furent beaucoup moins impressionnés. Dès le 9e siècle, l’érudit perse Qusta b. Lûqâ (830-912) faisait remarquer que toute œuvre littéraire digne de ce nom a quelque chose d’unique, et donc d’inimitable. Le propre de l’art est de créer de l’individuel ! Le grand défi musulman n’a donc, en réalité, aucun sens. [cf. abbé Pagès sur l’i’jâz].
Barrière ou échelle ?
Le défi inverse serait autrement probant.
La religion ne doit-elle pas relier les hommes à Dieu ?
Au lieu d’un livre « inimitable » tombé du ciel pour rappeler ses limites à l’homme, mais aussi l’y enfermer en dressant une barrière infranchissable entre Dieu et nous, la religion ne devrait-elle pas plutôt fournir une échelle permettant d’approcher de la divinité ?
Une religion qui élèverait ainsi l’homme vers Dieu, qui permettrait réellement de l’imiter – même partiellement – et de lui ressembler, prouverait par le fait même qu’elle vient de Dieu.
Qui peut rapprocher de Dieu, sinon Dieu ?
Imiter Dieu !
Un roi n’est jamais forcé d’introduire ses sujets dans son palais, de les inviter à sa table, de les traiter en amis intimes, de leur confier ses secrets et de leur faire partager sa joie familiale.
Dieu pouvait rester le monarque lointain que les hommes craignent et respectent sans même connaître son visage.
Mais il a décidé de donner aux hommes le meilleur de Lui-même. De les élever à Lui. De les ennoblir. De les adopter comme ses fils. De leur faire partager sa vie divine. C’est la bonne nouvelle de l’Évangile.
Pour cela, il faut un pont entre Dieu et les hommes, et même un ascenseur, et un sas de désinfectation, et un maître de savoir-vivre divin.
C’est Jésus-Christ.
Par son exemple, son enseignement et ses sept sacrements, Jésus apprend à vivre en enfants de Dieu. « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Grand défi chrétien : imiter Dieu.
La sainteté, preuve du christianisme
Le grand défi musulman n’est qu’un bluff.
Le grand défi chrétien est continuellement réalisé depuis 20 siècles, génération après génération, par des milliers de saints. Exemple parmi d’autres : les martyrs.
« Ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » a dit Jésus (Jn 15, 20). Depuis 20 siècles, les chrétiens ont continuellement été persécutés dans un pays ou un autre. Sans cesse, des hommes, des femmes, des enfants ont donné leur vie pour Jésus-Christ, non dans la tension du fanatisme, mais dans la charité, la paix et même la joie, pardonnant à leurs bourreaux, ne manifestant ni crainte, ni dureté, mais une force héroïque, jointe à une douceur encore plus héroïque.
Jusque dans leurs supplices, ils étaient vainqueurs.
Une force divine les animait.